L'armée russe a besoin d'être sérieusement réformée (Vedomosti)

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MOSCOU, 22 août - RIA Novosti. Le conflit qui a eu lieu en Ossétie du Sud a donné à l'armée russe, et partiellement à la flotte, la possibilité de tester leur puissance et de cibler leurs défauts dans la lutte contre un adversaire notoirement plus faible, lit-on vendredi dans le quotidien Vedomosti.

Le développement ultérieur de la situation dépend, pour beaucoup, de l'évaluation que l'Etat et la société feront du bilan de la guerre et des leçons qu'ils tireront des actions militaires.

A première vue, la campagne rapide contre la Géorgie ne donne pas de raisons valables de s'inquiéter. Mais les résultats des combats ont de nouveau mis à jour les défauts de la préparation de l'armée russe et l'insuffisance de son équipement technique. De l'avis des experts du Centre d'analyse des stratégies et des technologies (CAST), ces opérations militaires ont montré que même les meilleures unités de l'armée russe sont dotées de moyens de reconnaissance, de commandement et de liaison dépassés. L'aviation russe, malgré sa supériorité indiscutable, n'a pas pu accomplir certaines missions.

Les spécialistes du CAST et du laboratoire d'économie militaire de l'Institut de l'économie de transition estiment que l'aviation russe n'a pas su paralyser les forces aériennes géorgiennes ni neutraliser les positions d'artillerie et les moyens de DCA de l'adversaire. Il s'est avéré qu'elle manquait d'avions modernisés emportant des bombes et des missiles modernes, capables d'atteindre des cibles tout en maintenant un risque minimum pour les civils.

Les troupes russes ont agi, pour l'essentiel, comme par le passé: des unités d'infanterie motorisée et de blindés ont combattu dans les montagnes. Bien que la formation d'unités de tireurs alpins ait commencé dans le Caucase du Nord depuis quatre ans, elles n'ont pas participé aux hostilités. Enfin, la DCA russe n'a abattu aucun hélicoptère ou avion géorgiens. Cela témoigne, de l'avis des experts, de la faiblesse des moyens dont sont dotés les troupes et de l'instruction insuffisante des équipages.

Certains militaires estiment que ce problème peut être réglé sans procéder à de sérieuses réformes dans l'armée, simplement en renforçant la capacité combative des troupes en les équipant de matériel nouveau. Les militaires espèrent que l'Etat tiendra la promesse faite par le premier ministre Vladimir Poutine de consacrer 70% du budget militaire au réarmement du pays.

Le programme russe de réarmement pour les années 2007-2015 s'élève à 4.900 milliards de roubles, soit 625 milliards de roubles par an (17 milliards d'euros). Mais la Russie dépense déjà des sommes considérables pour équiper son armée: 368 milliards de roubles, soit plus de 10 milliards d'euros, en 2008, c'est-à-dire à peu près autant que la France. Cependant, le niveau de préparation au combat de l'armée russe est sensiblement inférieur.

Le fait que de jeunes appelés sous les drapeaux aient été tués au cours de cette dernière campagne doit retenir l'attention de la société et l'obliger à penser aux sérieux problèmes qui existent dans la structure de l'armée, et à persuader les dirigeants du pays de la nécessité de passer à une armée de métier.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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