Pékin: médaille d'or pour les hautes technologies

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Par Andreï Kisliakov, RIA Novosti
Par Andreï Kisliakov, RIA Novosti

Les JO de Pékin ne sont pas encore terminés, mais on peut déjà affirmer qu'ils sont les Jeux les plus avancés sur le plan des hautes technologies de toute l'histoire du mouvement olympique, donnant ainsi une impulsion forte au développement des sciences et techniques chinoises.

Les évaluations les plus enthousiastes commencent dès l'aéroport de Pékin, avec un nouveau terminal international de plus de trois kilomètres de long, prévu pour accueillir jusqu'à 47 millions de passagers chaque année.

Parmi les sites sportifs (a Pékin même, 19 sites ont été construits pour l'occasion, 11 ont été rénovés et 7 sont provisoires), on relèvera principalement l'imagination qui ressort du Nid d'oiseau, le stade olympique, et du Water Cube, qui a accueilli les épreuves de natation. Pour édifier le stade, 42.000 tonnes d'acier ont été employées, qui plus est de fabrication locale. Toutes les structures ont été élaborées pour être fixées uniquement par des soudures, sans un seul boulon ni autre mode de fixation. Pour l'occasion, un alliage spécial a été conçu en Chine, qui se démarque par une résistance supérieure de 30% par rapport aux autres types d'acier habituellement utilisés dans le bâtiment. Grâce à cette solidité et au savoir-faire des soudeurs, le stade peut résister à un tremblement de terre de 8 sur l'échelle de Richter. Même un célèbre journal américain, qu'on ne peut accuser de laxisme envers Pékin, a inclus le Nid d'oiseau dans les dix meilleures constructions architecturales du monde en 2007.

Le Water Cube a été édifié quant à lui grâce à plus de 3.000 coussins d'air, qui en forment les murs. Cette construction est un triomphe sur les plans de la science des matériaux et de l'électronique. L'enveloppe de coussins d'air a été élaborée avec un polymère solide ignifuge: l'éthylène-tétrafluoroéthylène (ETFE). L'utilisation de ce matériau résulte d'une décision commune des architectes chinois et de leurs collègues australiens.

Cette véritable révolution architecturale a permis d'obtenir une enveloppe imperméable laissant passer 90% de la lumière du soleil, avec un système informatique unique de contrôle de la pression, de la température de l'eau, de l'air et de la climatisation.

Le succès technique des JO de Pékin n'est cependant pas un hasard dans le développement des sciences et techniques chinoises, mais bien le fruit d'un travail qui a commencé il y a 22 ans. En 1986 en effet, fut lancé en Chine un plan national de recherche et de développement des hautes technologies, baptisé Plan 863. Les orientations clés des ces travaux étaient désignées notamment à travers des programmes dans le domaine de la biologie, de l'espace, de l'informatique, des recherches laser, de la mécanique, de l'énergie et de la science des matériaux.

Grâce à ces travaux de fond, notamment en matière de planification des recherches sur les hautes technologies, la Chine est parvenue en 2003 à effectuer une véritable percée dans le domaine de l'électronique, en créant des microprocesseurs relativement performants. Signe du niveau atteint, le superordinateur chinois Deepcomp 6.800 est parmi les plus puissants du monde.

La Chine a également connu des succès remarquables dans le secteur spatial. Aujourd'hui, l'agence spatiale chinoise (CASC) annonce viser, avec une assurance justifiée, 10% du marché mondial des satellites commerciaux et 15% des lancements commerciaux d'ici le milieu de la prochaine décennie.

Il faut bien souligner que la CASC a toutes les raisons pour cela. Depuis 2003, elle a réussi 24 lancements de fusées porteuses et placé sur orbite 22 satellites de différents types. Durant cette période, la Chine est devenue le troisième pays à envoyer un homme dans l'espace par ses propres moyens. Deux vols habités ont déjà eu lieu. Le troisième est en préparation, avec en perspective une sortie dans l'espace de deux taïkonautes en même temps. En outre, on assiste à la mise en oeuvre du programme de création d'une station orbitale chinoise, et le satellite Chang'e 1 lancé en 2007 a recueilli des informations qui permettront de cartographier entièrement la surface de la Lune.

Ces avancées de Pékin dans les sciences et techniques peuvent être considérées comme le pendant des résultats phénoménaux des athlètes chinois, les performances sportives étant toujours un moteur particulier pour le développement d'une nation. En effet, un déluge de médailles d'or ne peut que faire naître de nouvelles aspirations, et pas seulement en matière de sport.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

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