L'armée russe aurait dû en finir avec le régime de Mikhaïl Saakachvili (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 5 septembre - RIA Novosti. La visite éclair de Dick Cheney en Géorgie s'est accompagnée de fuites permettant de supposer que Washington ne s'est pas borné à apporter une aide humanitaire à la "jeune démocratie", les experts estiment en effet qu'un deuxième round dans la guerre géorgienne est possible d'ici deux à trois ans, lit-on vendredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les tentatives de réarmer la Géorgie sont une violation flagrante de l'accord Medvedev-Sarkozy, a souligné une source proche du ministère russe des Affaires étrangères. "Les Américains affirment qu'ils envoient en Géorgie des cargaisons purement humanitaires. Mais il est impossible de le vérifier, a expliqué la source. Nous n'avons aucune donnée directe permettant d'affirmer que des cargaisons militaires ont été livrées, mais, tout de même, ce sont des navires de guerre qui s'en occupent. Quoi qu'il en soit, des ressources importantes sont consacrées, soi-disant, à la reconstruction en Géorgie. Mais la Géorgie n'est pas détruite et il n'y a rien à y reconstruire".

Les experts militaires estiment qu'il est possible que les navires militaires américains fassent parvenir en Géorgie, non pas des armes, mais des systèmes de contrôle des déplacements de troupes, de reconnaissance et de liaison, constituant le "cerveau de l'armée". En outre, le président Saakachvili, confronté au problème de son maintien au pouvoir et de la répression des protestations de la population (surtout lorsqu'on apprendra la vérité sur les pertes militaires), a besoin d'appareils ultramodernes pour le ministère de l'Intérieur et les services secrets.

"Si les informations selon lesquelles le Pentagone a l'intention de rétablir le potentiel militaire de la Géorgie correspondent à la réalité, cela prouvera que les Etats-Unis ne sont nullement une "tierce partie" dans ce conflit, qu'ils y ont directement participé et qu'ils nous ont, en fait, livré une guerre en envoyant combattre les Géorgiens, a affirmé Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies. Ce n'est pas Mikhaïl Saakachvili qui a perdu le contrôle, mais eux-mêmes qui ont provoqué ce conflit afin de voir comment allait réagir notre machine de guerre. En ce qui concerne les déclarations de l'OTAN sur l'inclusion de la Géorgie sans son système de DCA, elles prouvent l'absurdité absolue de nos tentatives de trouver des formes mutuellement avantageuses de coopération avec l'Alliance, tentatives qui reviennent à "enfiler un ballon de baudruche sur une boule de bowling". L'OTAN est l'instrument de la domination militaire et politique américaine en Europe, et est hostile à notre égard".

Selon l'expert, la tournure que prennent les événements oblige à supposer qu'un second round dans la guerre géorgienne est possible d'ici deux à trois ans. C'est pourquoi la Russie doit tirer une leçon de ce qui s'est produit. "Le conflit a montré que notre armée a perdu sa capacité à neutraliser les systèmes de DCA de l'adversaire et que nos forces aériennes sont très faibles, a indiqué Rouslan Poukhov. Il est nécessaire de se doter d'éléments fiables d'observation et de guidage des armes de haute précision depuis l'espace et de rénover d'urgence le parc de nos forces aériennes".

D'après lui, la principale leçon à tirer se réduit à ceci: en refusant de prêter l'oreille aux arguments de la Russie, l'Occident prouve que "l'armée russe aurait dû entrer dans Tbilissi et mettre un terme au régime de Mikhaïl Saakachvili".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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