Discussions de Genève: aucune obligation, aucun résultat (Kommersant)

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MOSCOU, 16 octobre - RIA Novosti. Le statut et le mandat des consultations internationales de Genève sur la stabilité et la sécurité dans le Caucase restent encore indéfinis, ce qui pourrait être un plus, car aucune percée politique ne semble possible, et les chances pour la Russie d'atteindre ses objectifs sont très limitées, pour ne pas dire plus, lit-on jeudi dans le quotidien Kommersant.

En outre, ces objectifs sont soit incompréhensibles, soit irréalistes. La partie russe soulève par exemple la question d'un accord garantissant le non-recours à la force de la part de la Géorgie contre l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. A-t-on jamais tenté de convaincre la Chine de signer un document sur le non-recours à la force contre Taïwan? Et la Géorgie, en quoi diffère-t-elle de la Chine? Par ses dimensions? Comme dirait Churchill, "les arguments sont faibles, il faut crier".

Moscou parle également d'un ensemble de mesures visant à rendre impossible une répétition de la "militarisation impétueuse" de la Géorgie, autrement dit, de sanctions contre Tbilissi. Mais cette question est de la compétence du conseil de sécurité de l'ONU, dont on connait l'avis sur ce point.

La Russie estime que le statut international de l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud est défini "une fois pour toutes", et n'a aucune intention d'en discuter. Elle voudrait cependant le renforcer par la participation à part entière des représentants de ces républiques aux consultations actuelles. Comment y arriver? C'est une véritable énigme. Il est fort probable que les représentants abkhazes et sud-ossètes arrivent à Genève avec des passeports russes. Ces républiques seront donc considérées comme une sorte d'équivalents de l'Ukraine et la Biélorussie soviétiques, qui feignaient à l'ONU d'être des Etats indépendants de l'URSS. Des sources diplomatiques soulignent que la délégation russe n'assistera qu'aux séances auxquelles participeront les représentants de l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. Autrement dit, la réunion plénière se déroulera en l'absence des responsables russes. C'est un vrai cadeau pour les "ennemis" de la Russie, qui pourront adopter n'importe quelles décisions.

La Russie participera au travail des commissions, où sont invités les représentants abkhazes et sud-ossètes, mais une conversation désagréable l'attend toutefois, sur l'avenir des Géorgiens expulsés de l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, et dont le nombre se chiffre approximativement à 250.000 personnes. Moscou devra également présenter des preuves documentaires des "crimes géorgiens", telles que la liste des morts en Ossétie du Sud.

Il reste encore le problème des discussions autour du plan Medvedev-Sarkozy. Ce document n'a pas été publié en Russie, et le texte n'est pas le même dans les différentes langues: il est donc impossible de comprendre qui a raison. Et on n'arrivera apparemment à aucun résultat.

Il se trouve par conséquent que le format non contraignant des consultations de Genève est optimal pour la Russie: si les parties n'arrivent pas à se mettre d'accord, elle s'en passera très bien.

Par Gueorgui Kounadze, chercheur à l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de l'Académie russe des sciences, ancien vice-ministre russe des Affaires étrangères.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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