Rumeurs sur Kim Jong-il: peut-on faire confiance aux médias?

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Le leader nord-coréen Kim Jong-il est, sans conteste, une figure énigmatique, mais le nombre d'élucubrations et d'inepties proférées à son sujet depuis quelques jours est tel que beaucoup ont commencé à mettre en doute la probité professionnelle des médias.
MOSCOU, 22 octobre - RIA Novosti. Le leader nord-coréen Kim Jong-il est, sans conteste, une figure énigmatique, mais le nombre d'élucubrations et d'inepties proférées à son sujet depuis quelques jours est tel que beaucoup ont commencé à mettre en doute la probité professionnelle des médias.

Depuis août dernier, Kim Jong-il est absent des écrans de télévision et il n'a même pas assisté à la revue militaire à l'occasion du 60e anniversaire de la fondation de la Corée du Nord. Ce facteur a donné lieu de supposer que quelque chose lui était arrivé. Ainsi, la semaine dernière, l'influent quotidien japonais Yomiuri a publié un court article selon lequel les diplomates nord-coréens à l'étranger auraient reçu l'ordre de prendre les dispositions nécessaires dans l'attente d'un "communiqué très important".

Un autre journal japonais, tout aussi friand de nouvelles à sensation, le Sankei Shimbun, a écrit que les citoyens étrangers étaient interdits d'entrée en Corée du Nord depuis le 20 octobre dernier.

En Corée du Sud, les médias sont allés encore plus loin. Des webzines n'ont pas hésité à faire référence à une chaîne de télévision nationale chinoise et à l'agence d'information sud-coréenne Yonhap pour annoncer la mort du leader nord-coréen.

Que ce soit une coïncidence ou non, l'attention pour la Corée du Nord a redoublé avec la crise financière mondiale. La situation dans ce pays a soudain suscité l'intérêt du public, et les médias ne se sont pas fait attendre pour l'alimenter.

Il est facile d'enchaîner mensonge sur mensonge dès lors qu'il s'agit de l'Etat le plus fermé du monde. Or, on en vient logiquement à se demander si cette vague de rumeurs n'a pas été soulevée intentionnellement. Le fait est qu'elle déferle non seulement sur fond de crise mondiale, mais aussi - et surtout - après une percée en matière de dénucléarisation de la Corée du Nord et au moment de l'amélioration de ses relations avec les Etats-Unis.

Les deux pays se sont entendus sur les modalités de vérification des informations concernant le programme nucléaire de Pyongyang et sur l'exclusion de la Corée du Nord de la liste des pays soutenant le terrorisme. Et ce, malgré les protestations du Japon où certains vont même jusqu'à dire qu'à l'approche de l'élection présidentielle aux Etats-Unis (fixée au 4 novembre prochain), l'administration américaine "s'est mise à genoux devant les Nord-coréens".

Quant à l'absence prolongée de Kim Jong-il des écrans de télévision, cela s'est déjà produit auparavant. Cette année, le dirigeant nord-coréen a célébré son 66e anniversaire. Il a hérité de la plénitude du pouvoir dans le pays à la mort de son père, Kim Il-sung, durant l'été 1994.

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