UN TRAITE QUI ASSURE LA QUALITE NOUVELLE DES RAPPORTS ENTRE LA RUSSIE ET LA FRANCE

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Il y a 17 ans, le 7 février 1992, les présidents russe et français signaient à Paris le Traité entre la Russie et la France.
Il y a 17 ans, le 7 février 1992, les présidents russe et français signaient à Paris le Traité entre la Russie et la France. Analysant la portée de ce document pour les relations bilatérales, notre observateur Valentin Dvinine écrit :
Paris et Moscou avaient toujours entretenu de bons rapports. La Russie nouvelle, qui a pris la succession de l’URSS dans l’arène internationale, a conservé tous les éléments positifs qui ont été accumulés dans les rapports soviéto-français. Cependant, le Traité a été conclu dans une situation historique nouvelle, quand la guerre froide a pris fin et les barrières idéologiques sont tombées. Les conditions géopolitiques nouvelles ont élargi les possibilités de coopération entre la France et la Russie, ce qui a trouvé son expression dans le Traité.
Dans le Préambule de ce document, les parties ont déclaré leur désir de « conférer à leurs relations une qualité nouvelle, se basant sur leur attachement aux valeurs de liberté, de démocratie, de justice et de solidarité qui leur sont communes ». Ce désir, écrit notre observateur, a non seulement été proclamé, mais il s’est également traduit par des formes concrètes de coopération constructive, aussi bien dans les relations bilatérales, que dans la politique internationale.
De longues années durant les rapports économiques entre Moscou et Paris retardaient considérablement sur leur coopération politique. Depuis la signature du Traité, surtout au cours de ces dernières années, ce retard est pratiquement surmonté. La coopération économique, commerciale, scientifique et technique est particulièrement fructueuse dans l’Espace, l’aéronautique et les hautes technologies, ce qui veut dire que les relations bilatérales sont devenues confiantes.
Il en est de même en ce qui concerne leurs rapports dans l’arène internationale. Il suffit de se souvenir du Conseil russo-français de coopération sur la sécurité, qui existe depuis 2OO2. Avant cette date, la France n’avait d’organe de coopération similaire qu’avec l’Allemagne, c'est-à-dire entre les deux membres de l’OTAN et de l’UE.
On peut citer également les problèmes internationaux d’actualité de la dernière période, vis-à-vis desquels la Russie et la France agissent depuis des positions communes et mettent leurs efforts en commun pour les résoudre. Ce sont l’Irak et le Proche Orient, ainsi que la défense d’un monde multipolaire avec le rôle décisif de l’ONU, sans parler de la lutte contre le terrorisme international.
A mon avis, poursuit Valentin Dvinine, le Traité, signé il y a 17 ans, est devenu un facteur de stabilisation, assurant la continuité des relations bilatérales, indépendamment de celui qui est à la tête de la France et de la Russie.
Le 7 février 1992, le traité a été signé par François Mitterrand du côté français et Boris Eltsine du côté russe. Ces deux hommes ont quitté la scène politique avant de quitter ce monde. Cependant, lorsque le socialiste Mitterrand a été remplacé à l’Elysée par le centriste de droite Jacques Chirac, et Vladimir Poutine est devenu le N 1 au Kremlin, la nature des rapports russo-français n’a pas changé. Au contraire, ils ont reçu une nouvelle impulsion positive.
D’aucuns disaient en Occident que les relations entre Paris et Moscou allaient se dégrader si Nicolas Sarkozy est élu président de France. Mais les pronostics des sceptiques ne se sont pas réalisés. Dès leur première rencontre en été 2OO7 au sommet du G8 dans la station balnéaire allemande de Heiligendamm, Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine ont confirmé le caractère privilégié des rapports de partenariat entre les deux pays.
La politique de développement et d’approfondissement du partenariat privilégié entre la Russie et la France s’est poursuivie aussi après l’élection à la présidence de Dmitri Medvedev au printemps dernier. Il est significatif que Nicolas Sarkozy a été le premier leader occidental qui l’ait félicité à l’occasion de cette élection.
En 2OO8, écrit pour conclure notre observateur, Dmitri Medvedev et Nicolas Sarkozy ont eu un nombre record de rencontres personnelles -5, et chacune était un pas vers le resserrement de la coopération bilatérale. Par exemple, les deux présidents ont pris part à la conférence internationale sur la politique mondiale, qui s’est tenue en octobre dans la ville française d’Evian. Concernant la crise financière actuelle, Medvedev et Sarkozy ont été unanimes à constater qu’elle résulte de l’inconsistance du modèle économique unipolaire du monde.
Les positions des deux chefs d’Etat sont similaires en matière de sauvegarde de la sécurité. Le président russe a proposé à la conférence le projet d’un accord nouveau sur la sécurité européenne. Le président français qui lui a succédé à la tribune a non seulement appuyé cette idée, mais a également proposé le format éventuel et les délais de son examen. A savoir : organiser en 2OO9 un sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Bref, on peut dire avec certitude que le Traité signé par la Russie et la France le 7 février 1992 assure réellement une qualité nouvelle des rapports bilatéraux, qui répond aussi bien aux intérêts nationaux des deux pays, qu’à ceux de la paix et de la stabilité en Europe et dans le monde.


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