G20 – séance de psychotherapie

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Le sommet du G20 qui vient de se terminer à Londres n’a apporté ni trop d’espoirs ni trop de déceptions.
Le sommet du G20 qui vient de se terminer à Londres n’a apporté ni trop d’espoirs ni trop de déceptions. La crise mondiale continue son bonhomme de chemin pendant que les vingt puissances économiques sont contraintes à se contenter de palliatifs appelés à manifester leur solidarité face à une menace commune.
D’ailleurs c’était parfaitement prévisible compte tenu du fait que la crise actuelle a fait remonter à la surface les égoïsmes nationaux dissimulés naguère derrière les clichés triomphalistes sur la mondialisation. Il suffit de rappeler que la décision unanime de renoncer au protectionnisme pour stymuler la demande globale prise en novembre dernier par le premier sommet du G20 n’a jamais été observée par les auteurs de cette même initiative et cela pour des raisons aussi objéctives que naturelles. Il est en effet difficile, voire impossible, de forcer un gouvernement à releguer au second plan ses propres chomeurs et les malheurs de l’industrie nationale au nom de la solidarité globale qui en réalité reste un slogan aussi creux que ceux des antiglobalistes. Cela sans parler du fait aussi évident qu’élémentaire qu’une entente au sien du G20 est a priori impensable dans une situation où que les ambitions géopolitiques des pays membres interfèrent avec leur dialogue économique qui est déjà marqué par des profondes contradictions quant à la solution de la crise.
Déjà l’Europe pourtant plus ou moins homogène au plan politique et économique et dont l’intégration est rodée, sinon peaufinée au sein de l’Union européenne a du mal à trouver un language commun dans la crise actuelle. Or le G20 représente la réunion assez disparate des pays des differents continents avec des régimes politiques différents et des intérêts économiques souvent divérgeants. Les uns sont fournisseurs de ressources énergétiques, les autres – consommateurs d’énergie, les uns sont aisés au plan financier, les autres le sont beaucoup moins.
Les Etats-Unis pronent le renforcement des institutions financières internationaux mais surtout une émission débridée qu’ils considèrent comme une panacée censée stymuler le rédressement de l’économie mondiale. Dans le même temps les pays européens et notamment la France et l’Allemagne défendent une idéologie diametralement opposée en demandant une régulation supranationale rigide du système financier international, ce qui est rejeté d’emblée par les Américains qui refusent de mettre leur marché financier sour le contrôle extérieur. A leur tour la Russie et la Chine proposent sans toutefois y insister de renoncer au dollar américain en tant que monnaie de réserve internationale en faveur d’une « supermonnaie mondiale ».
Dans ce contexte le bilan du sommet du G20 se présente somme toute comme positif compte tenu du fait que les vingt pays ont réussi à trouver un consensus qui sans résoudre les problèmes essentiels liés à la crise semble parer au plus pressé c’est-à-dire à une réforme des institutions financières internationales. Or indépendamment de l’efficacité de cette mesure collective elle est utile en soi déjà par le fait même d’exercer un effet psychothérapeutique sur l’opinion mondiale démoralisée par la crise.

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