Géorgie-Ossétie du Sud: la vision européenne du conflit a changé (député)

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BRUXELLES, 7 août - RIA Novosti. Les hommes politiques et experts européens, ainsi que de nombreux journalistes occidentaux ont changé d'avis à l'égard des événements d'août 2008 en Ossétie du Sud, a déclaré vendredi à Bruxelles la députée lettone au parlement européen Tatiana Jdanok.

"Les hommes politiques, les analystes politiques et les journalistes ne peuvent pas se permettre d'avoir la même position en considérant les nouvelles preuves irréfutables sur cette guerre de cinq jours", a indiqué Mme Jdanok à l'issue d'une conférence "Ossétie du sud: cinq jours d'un mois d'août" consacrée aux événements tragiques de 2008 dans le Caucase du Sud.

Dans le même temps, presque rien n'a changé dans la conscience collective des Européens, selon la députée. Pendant les premiers jours de la guerre de 2008, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili et les autres dirigeants géorgiens ont donné beaucoup d'interviews aux médias occidentaux. Les premières informations présentées par la télévision et la presse occidentales se sont solidement ancrées dans les esprits des Européens, selon Mme Jdanok.

Toutefois, "les professionnels ne peuvent pas ignorer les faits sur la guerre qui ont été rendus publics", a ajouté la parlementaire.

Beaucoup de journalistes occidentaux se sont rendus dans la capitale sud-ossète Tskhinvali à la fin de 2008 et en 2009. Ils ont rencontré les habitants locaux et ont vu les dégâts causés par la guerre de leurs propres yeux. Une série d'articles démentant les informations présentées par la partie géorgienne ont ensuite paru dans les éditions occidentales influentes.

La Commission européenne rédige un rapport sur la guerre d'août 2008 dans le Caucase du Sud, qui sera présenté en septembre prochain, a annoncé Mme Jdanok.

Selon le sociologue finlandais Johan Bäckman, "la vague russophobe" qui a déferlé sur l'Occident en août 2008 a cédé sa place à une "vision plus objective". "La réputation de M.Saakachvili a été sérieusement entachée et la société européenne est en train de former une nouvelle position à ce sujet", a-t-il estimé lors d'une vidéoconférence Moscou-Tskhinvali-Vladikavkaz-Bruxelles organisée par RIA Novosti.

Le 8 août 2008, la Géorgie a lancé une offensive contre l'Ossétie du Sud pour reprendre le contrôle de cette république autoproclamée. L'armée géorgienne a détruit Tskhinvali, la capitale, et tué des centaines de civils et des soldats de la paix russes déployés dans la région.

Selon les autorités sud-ossètes, l'agression géorgienne a fait plus de 1.500 morts. Toutefois d'après le Comité d'enquête auprès du Parquet russe, 162 civils sud-ossètes et 48 militaires russes dont 10 soldats de la paix ont été tués et 255 personnes ont été blessées. Au total, la Russie a reconnu 5.143 habitants d'Ossétie du Sud victimes de l'agression géorgienne d'août 2008, a annoncé mercredi dernier le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine.

La Russie a opposé une riposte militaire de grande envergure pour imposer la paix à la Géorgie avant de reconnaître le 26 août l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. En réponse, Tbilissi a rompu ses relations diplomatiques avec Moscou et proclamé les deux républiques du Caucase du Sud "territoires occupés".

L'Occident, OTAN en tête, a sévèrement reproché à la Russie l'usage disproportionné de la force en Ossétie du Sud. Toutefois, quelques mois après, certains hommes politiques européens ont reconnu que la Géorgie était dans une mesure égale coupable d'avoir provoqué la tension dans la région.

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