MOSCOU PROPOSE DE CREER UNE ALLIANCE ABM

Moscou n’exclut pas que les estimations conjointes avec Washington des risques de la prolifération des missiles peuvent déboucher sur la création d’une alliance anti-missile, raconte le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov dans une interview exclusive à la Voix de la Russie.
L’idée d’effectuer des estimations conjointes des risques de la prolifération des missiles dans le monde a été proposée par le Kremlin à la Maison blanche encore l’année passée. Selon les autorités russes, l’arrivée au pouvoir de la nouvelle administration aux Etats-Unis créait une ambiance favorable à ce type de coopération. En automne le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé la révision des plans de l’installation du système anti-missile en Pologne et en République tchèque. Washington n’a pas rejeté la possibilité d’utiliser le système de radars russes à Armavir au sud de la Russie et à Gabala en Azerbaïdjan. Bien plus, les Américains ont soutenu l’idée de Moscou de discuter conjointement les menaces balistiques mais avec la prise en compte du travail déjà effectué par les Etats-Unis, c’est-à-dire en tenant compte leurs déclarations du danger que représente l’Iran. Cette approche n’a pas entièrement satisfait la Russie qui dès le début proposait de voir la situation dans son ensemble en tenant compte des plans américains de la créer le système de la défense anti-missile à l’Extrême-Orient.
Cependant, les premières consultations au niveau des experts se sont tenues en décembre de l’année passée. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a dit qu’à l’issue de ces négociations on pourrait arriver à quelques approches communes à cette question et peut-être créer une alliance antibalistique.
Depuis longtemps nous avons aux Américains qu’il faut aborder une telle coopération avec cohérence partant de la compréhension commune des menaces qui existent dans le monde et des voies de leur réduction. Ensuite on pourrait examiner d’autres possibilités comme la création d’une alliance antibalistique avec la participation de nos partenaires européens. Il y a un large champ pour la coopération et il faut noter que si nous ne marchons pas encore au pas des Américains, du moins nous marchons dans la même direction.
Mais la question reste encore ouverte combien loin Washington est prêt à aller dans les estimations conjointes et surtout à échanger avec la Russie des données techniques. En effet, les Etats-Unis n’ont fait que retarder le déploiement du système anti-missile en Europe de l’Est jusqu’à 2015. Moscou estime que cela peut détruire l’équilibre stratégique fragile entre les Etats-Unis et la Russie. C’est pour ça que Moscou insiste tellement pour mentionner cette corrélation dans le nouveau traité START.