KIEV A LA CROISEE DES CHEMINS : LA «CAROTTE EUROPEENNE» OU L’AVANTAGE REEL

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La coopération entre l’UE et l’Ukraine figure à l’ordre du jour du Conseil de la politique extérieure de l’UE. Le nouveau président ukrainien a promis d’éliminer le parti pris politique privilégié par l’ancienne direction.
La coopération entre l’UE et l’Ukraine figure à l’ordre du jour du Conseil de la politique extérieure de l’UE. Le nouveau président ukrainien a promis d’éliminer le parti pris politique privilégié par l’ancienne direction. Victor Yanoukovitch pense que l’Ukraine doit développer les bonnes relations avec l’Occident tout en réduisant « le décalage » avec Moscou. Les ministres des affaires étrangères de l’UE doivent donc décider de l’attitude à prendre envers cette nouvelle Ukraine.
Moscou invite l’Ukraine à rallier la Communauté économique eurasienne et à l’espace douanier unique composé de Russie, de Biélorussie et du Kazakhstan. L’équipe de Yanoukovitch est en train d’étudier sérieusement cette question.
D’après Victor Yanoukovitch lui-même, l’Union Européenne ne propose pour l’instant à Kiev rien de nouveau. Les perspectives ne sont pas brillante non plus parce l’UE avait pratiquement bloqué l’adhésion de l’Ukraine à l’Europe unie. C’est que dans le contexte de la crise, l’adhésion de l’Ukraine reviendrait trop cher à Bruxelles aux prises avec ses propres problèmes. D’un autre côté, l’Ukraine intéresse toujours l’Union du point de vue géopolitique, a fait savoir dans une interview à la Voix de la Russie le directeur du Centre des analyses politiques de Kiev Mikhail Pogrebinski. « On fait clairement comprendre aux dirigeants ukrainiens que l’Europe n’a pas l’intention de prendre des engagements en matière d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Pourtant, une polémique a surgi après la victoire électorale de Yanoukovitch à tel point que certains leaders se prononcent déjà en ce sens qu’il faudrait proposer à l’Ukraine « la carotte européenne » en lui donnant des promesses d’adhésion. Le calcul est simple : cela permettrait sans doute d’arrêter le rapprochement éventuel entre l’Ukraine et la Russie. L’Europe cherche à maintenir Kiev dans son orbite pour ne pas renforcer les positions de Moscou ».
Le vice-président du Centre des technologies politiques de Moscou Serguei Mikheev pense lui aussi qu’on cherchera à empêcher l’Ukraine de se rapprocher de Moscou en agitant la menace de perte d’indépendance, ce qui serait complètement faux. « Tout en restant libre de tout engagement politique envers la Russie, l’Ukraine pourrait tirer un grand parti de l’intégration à l’Union douanière et à la Communauté eurasienne de même qu’au projet de l’Espace économique unique dont le centre financier se trouverait à Kiev et non pas à Moscou. Il existe des projets objectivement avantageux pour l’Ukraine dans l’espace de l’ex-URSS qui pourraient lui procurer des profits, de meilleures conditions commerciales et des partenariats industriels, ce qui reviendrait à lui donner une grande liberté économique », explique M.Mikheev
Quand au rapprochement entre l’Ukraine et l’UE, il est proposé pour le moment sous forme d’un accord de libre échange. Les négociations suivent leur cours mais l’accord ne vient toujours pas. L’ambassadeur de l’Allemagne à Kiev Hans-Jurgen Heimzet a déclaré que l’Ukraine devrait se dépêcher pour s’ouvrir davantage sur le monde. D’après le diplomate, la seule voie qui y conduit passe par l’Europe. Ce faisant, il a oublié de préciser que l’accord économique n’était que le premier pas franchi pour atteindre le seuil de l’Europe Unie et que l’Ukraine devra piétiner pendant un bon moment en attendant l’invitation d’entrer.
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