La dimension méditerranéenne de la sécurité en Europe

S'abonner
« La sécurité en Europe ne sera pas entièrement assurée sans un
« La sécurité en Europe ne sera pas entièrement assurée sans un engagement constructif de la Russie », a déclaré récemment le président d’Italie Giorgio Napolitano à l’issue des pourparlers à Bruxelles avec le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen. Une déclaration allant dans le même sens a été faite par son collègue français Nicolas Sarkozy à Paris lors de la conférence de presse commune avec le président russe Dmitri Medvedev. Le chef de l’Etat français a invité à réfléchir comment, dans les conditions présentes de déficit des liquidités, de crise, peut-on travailler les uns avec les autres et pas les uns contre les autres. Le thème est repris par notre observateur l’historien Petr Iskenderov.
Ce que les leaders de deux Etats riverains de la Méditerranée aient simultanément jugé important le partenariat avec la Russie, est un fait symptomatique. On doit dire que c’est bien le bassin méditerranéen qui peut devenir une base unique pour ordonner de nouvelles relations entre l’OTAN et la Russie, l’UE et la Russie, et au plan plus large – pour tester des éléments d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, prônée par la Russie.
En plus d’être le berceau de la civilisation européenne, la région de la Méditerranée est encore un carrefour des flux de l’énergie, de la migration, des cultures et des religions. Et ce qui compte aussi – là les positions de l’Occident et de la Russie ne divergent pas tellement, comme cela arrive pour les problèmes du Caucase. Ou, disons, le règlement à Chypre, l’intégration de la Turquie dans les structures européennes, le conflit proche-oriental – il est difficile de ramener tous ces problèmes complexes à la seule fameuse opposition Est-Ouest.
Il est donc logique de voir les navires de guerre de l’OTAN et de Russie commencer à patrouiller ensemble en Méditerranée. On peut se référer de même aux propos du Commissaire européen à l’Energie Günther Oettinger au Forum énergétique à Sofia. Il a dit que la Commission Européenne pourrait soutenir le projet russe de gazoduc « South Stream », et cela ouvre de nouvelles perspectives à la coopération. Or les déclarations constructives des MM. Napolitano, Sarkozy et d’autres leaders occidentaux ne peuvent être concrétisées que dans le cas, où l’Union Européenne et l’OTAN coopèrent elles-mêmes avec esprit de suite avec la Russie sur toutes les directions sécuritaires de l’Europe, remarque Nadejda Arbatova, experte en chef à l’Institut de l’Economie mondiale et des relations internationales auprès de l’Académie des Sciences de Russie :
Actuellement il est possible de parler de quatre dimensions assurant la sécurité en Europe – énergétique, humanitaire, interne et extérieure, dit Nadejda Arbatova. Et dans toutes les quatre la coopération de la Russie avec l’UE et l’OTAN pour la région de Méditerranée peut être heureuse et efficace. En atteste, par exemple, le dialogue sur la Méditerranée, mené dans le cadre des activités de l’OTAN, et engageant l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. Et le président français est un partisan acharné de l’Union pour la Méditerranée, présentée en juillet 2008 à Paris en présence de représentants de 43 Etats et appelée à rapprocher l’UE et les pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. Toutefois, en absence de l’interaction de ces structures avec la Russie elles ne peuvent pas prétendre au rôle des régulateurs réels de la sécurité européenne.
Nicolas Sarkozy a formulé la devise de l’Union pour la Méditerranée à peu près en ces termes : « Nous travaillons ensemble, avec un but commun, en une structure unifiée ». Un tel mot d’ordre coïncide avec la vision russe de la sécurité régionale.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала