Le Soudan saisit Interpol pour arrêter un chef rebelle du Darfour

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Le ministre soudanais de la Justice Abdel Bassit Sabdarat a demandé à Interpol d'arrêter Halil Ibrahim, chef de l'organisation rebelle la plus influente du Darfour, le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM).

Le ministre soudanais de la Justice Abdel Bassit Sabdarat a demandé à Interpol d'arrêter Halil Ibrahim, chef de l'organisation rebelle la plus influente du Darfour, le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM).

M. Ibrahim, qui se trouve actuellement au Caire, "est accusé de l'attaque perpétrée en mai 2008 par son mouvement contre la ville d'Omdourman (près de Khartoum) en vue de s'emparer du pouvoir", a déclaré mardi M.Sabdarat aux journalistes.

Le JEM rejette l'idée même de poursuites pénales contre son leader et exige que les personnes accusées de crimes de guerre au Darfour, dont le président soudanais Omar el-Béchir, soient traduites devant la Cour pénale internationale (CPI).

Cette exigence est d'autant plus fondée que la CPI a délivré en 2009 un mandat d'arrêt à l'encontre du chef de l'Etat soudanais.

Le week-end dernier, le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a démenti les affirmations des médias selon lesquelles la présence de M.Ibrahim au Caire provoquait des tensions entre le Soudan et l'Egypte.

"Nous ne pouvons pas dire que le séjour de M.Ibrahim en Egypte ait provoqué une crise dans les relations bilatérales, car sa visite vise à promouvoir le processus de paix [au Darfour]", a fait remarquer le chef de la diplomatie égyptienne.

Il a souligné que le Caire avait accueilli le leader du JEM en réponse à sa demande de reprendre la tête du processus de paix après le gel des négociations directes de Doha (Qatar) entre les rebelles du Darfour et le gouvernement soudanais.

Le conflit armé entre les groupes rebelles darfouriens et les troupes gouvernementales a éclaté en février 2003. Selon l'ONU, les hostilités, les maladies et la famine ont fait environ 300.000 morts dans cette province située dans l'ouest du Soudan. Près de 2,7 millions de personnes ont quitté leurs foyers.

Le 23 février dernier, le président soudanais et le leader du MJE ont signé à Doha un cessez-le-feu et un accord-cadre marquant le début de négociations directes sur le règlement du conflit au Darfour. Or, quelque temps après, ces négociations ont été bloquées à l'initiative de M. Ibrahim.

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