La Russie vue par la presse francophone les 19 - 21 juin

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Medvedev joue l'ouverture pour attirer les nouvelles technologies/ Russie : eldorado des entreprises françaises ?/ Energie : la France se branche à la Russie

le 19 juin

La Tribune

Medvedev joue l'ouverture pour attirer les nouvelles technologies

La Russie a enfilé un masque tout sourire cette année pour la 14e édition du Forum international économique de Saint-Pétersbourg. A cette fin, Dmitri Medvedev a tenu vendredi un discours aux accents lyriques : « La Russie doit devenir un pays attrayant, vers lequel les gens du monde entier se pressent pour réaliser leurs rêves. Ceci est le but de notre modernisation. » Baisse des impôtsLe président a listé une série de mesures concrètes pour égayer le parterre d'investisseurs étrangers venus l'écouter.

Il prône une baisse des impôts pour les entreprises, une inflation maintenue sous les 9 % par an (alors qu'elle est à deux chiffres depuis dix ans), la simplification des procédures bureaucratiques pour les hommes d'affaires et l'entrée du pays dans l'OMC et l'OCDE (candidatures qui piétinent depuis une éternité). Il entend également poursuivre les privatisations et réduire le nombre de « sociétés stratégiques » fermées aux capitaux étrangers de 208 à 41.Dmitri Medvedev veut convaincre que « dans les décennies à venir, la Russie doit devenir un pays où le bien-être et le haut niveau de vie des citoyens seront atteints, pas tant grâce aux matières premières qu'aux ressources de l'innovation ». Tout reste à faire, alors que les matières premières pèsent pour trois quarts des recettes budgétaires. Rubis sur l'ongleNicolas Sarkozy, qui participe ce samedi au forum de Saint-Pétersbourg, entend exporter des technologies françaises vers un pays prêt à payer rubis sur l'ongle. Cela passe par l'automobile (Renault et PSA), le nucléaire (EDF avec Rosatom), les hydrocarbures (Total et Gaz de France) et jusqu'au militaire, avec la vente probable de quatre navires de projection « Mistral ». Le président et les industriels français fondent beaucoup d'espoir sur un marché de 143 millions d'habitants en rapide redressement. La croissance Russe cette année devrait atteindre 4,5 % selon la Banque mondiale. « Les contrats signés à Saint-Pétersbourg entre entreprises françaises et Russes devraient porter sur plusieurs milliards d'euros », affirmait il y a peu Arkadi Dvorkovitch, le principal conseiller économique du président Dmitri Medvedev. Le forum de Saint-Pétersbourg pourrait notamment déboucher sur la signature d'un « Memorandum of Understanding (MOU) pour l'extension de capacité de productions d'entreprises pharmaceutiques françaises en Russie ». Le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Andreï Dementiev, indiquait pour sa part que l'acquisition par Sanofi d'une usine à Aurel n'était qu'un « premier pas » et que Servier, qui dispose d'une usine de production dans la banlieue de Moscou, avait l'intention de « s'étendre ». Courtiser les investisseursLes orientations de Dmitri Medvedev tranchent sur celles de son prédécesseur, dont l'objectif avoué était de faire de la Russie une « superpuissance de l'énergie ». Cette année, Vladimir Poutine n'est pas venu gâter l'ambiance du forum par des discours fracassants. L'an dernier, il avait volé la vedette à son président en humiliant publiquement un oligarque dans une mise en scène démagogique soignée. Il avait aussi pris le contre-pied de Dmitri Medvedev à quelques heures d'intervalle en annonçant que la Russie n'entrerait dans l'OMC que de concert avec ses alliés du Kazakhstan et de la BiéloRussie. Manière de torpiller la candidature Russe, sur laquelle il est toutefois revenu. Vladimir Poutine laisse donc son président courtiser les investisseurs, mais nul doute qu'il a encore les moyens de tirer la couverture à lui.

le 20 juin 
Sud Ouest

Russie : eldorado des entreprises françaises ?

ENCART: ST-PÉTERSBOURG La France répond à l'appel de Moscou à investir davantage en Russie

« La guerre froide, c'est fini. Le mur de Berlin, c'est fini. La Russie est une grande puissance, nous sommes des voisins, nous avons vocation à être des amis, nous devons nous rapprocher », a déclaré Nicolas Sarkozy, hier, à l'occasion de la 14e édition du Forum économique de Saint-Pétersbourg.

Nicolas Sarkozy souhaite pousser les pions des entreprises tricolores sur le marché Russe. Avec le président Russe Dmitri Medvedev, il a assisté à la signature officielle d'une vingtaine de contrats et accords commerciaux entre les deux pays, dont la plupart sont déjà dans les tuyaux depuis de longs mois.

Des contrats Europe-Russie

Dans le secteur de l'énergie, GDF-Suez a annoncé hier avoir finalisé sa prise de participation dans le gazoduc North Stream, aux côtés du géant Russe Gazprom, des entreprises allemandes EON et BASF et du néerlandais Gasunie.

Les deux présidents devaient également parapher le protocole d'accord conclu dès vendredi entre l'italien ENI et Gazprom, consentant à l'entrée d'EDF dans la société South Stream AG, pour participer au projet de construction de l'autre gazoduc destiné à approvisionner l'Europe, qui doit passer sous la mer Noire.

Dans les transports, Alstom va s'allier avec le constructeur Russe de trains Transmashholding (TMH) pour fournir 200 locomotives aux chemins de fer Russes et autant aux chemins de fer kazakhs, pour un montant évalué par l'Élysée à 1 milliard d'euros.

D'autres contrats sont espérés dans l'agroalimentaire ou l'espace, dont l'achat par Arianespace de dix fusées Soyouz à lancer de Kourou (Guyane).
« Un véritable boom »

La modernisation est un thème cher de Dmitri Medvedev, qui insiste pour sortir le pays de sa dépendance aux exportations d'hydrocarbures. Mais pour réussir dans cette tâche, la Russie a un besoin criant de capitaux étrangers. « Il est évident que les investissements sont un des principaux facteurs de développement en termes d'innovation et de modernisation réussie. La Russie a besoin d'un véritable boom des investissements », a confirmé dans son discours le président Russe.

le 21 juin

Enviro2B

Energie : la France se branche à la Russie

Le Forum économique de Saint-Pertersbourg qui s’est tenu samedi a été l’occasion pour la France de renforcer ses liens avec Moscou en matière énergétique. En présence de Nicolas Sarkozy, GDF Suez a signé un accord de participation dans le méga gazoduc russe Nord Stream, porté par Gazprom, et EDF s’est engagé à prendre une participation d'au moins 10% dans le gazoduc South Stream avant fin 2010 et renforcer sa coopération nucléaire avec Rosatom.

Gazprom est plus que jamais au cœur de la stratégie énergétique européenne. Le géant russe est incontournable en Europe en matière de gaz naturel et la France a pris acte de cette situation. Afin de sécuriser son approvisionnement pour les prochaines années, Paris vient de conclure deux accords stratégiques majeurs avec les russes.

C’est désormais officiel, GDF Suez a choisi Gazprom comme principal fournisseur de gaz pour les prochaines années. En présence du président russe Dmitri Medvedev et français Nicolas Sarkozy,Gérard Mestrallet, président de GDF Suez, a signé officiellement aujourd’hui à Saint-Pétersbourg, en présence d’Alexey Miller, président du Comité Exécutif de Gazprom, un accord pour la participation du groupe français au projet Nord Stream, qui reliera à partir de 2011 la Baie de Portovaya près de Vyborg en Russie au nord-est de l’Allemagne près de Greifswald.
GDF prend 9% de Nord Stream

GDF Suez prendra une participation de 9% dans le capital de Nord Stream AG. Les deux actionnaires allemands (E.ON Ruhrgas AG et Wintershall Holding GmbH) lui cèderont chacun 4,5% chacun de leurs actions.

Selon le calendrier du projet, il est prévu que la première tranche de Nord Stream, dont la capacité de transport s’élève à 27,5 milliards de m3 par an, soit mise en service en 2011. Grâce à la construction de la seconde tranche, qui s’achèvera en 2012, la capacité de transport passera à 55 milliards de m3 précise GDF Suez.

Au même moment, EDF s’est  engagé samedi à prendre une participation d'au moins 10% dans le gazoduc South Stream avant fin 2010 à travers une diminution de la participation du groupe italien Eni. En parallèle, le groupe public a également signé un accord de coopération dans le domaine nucléaire avec le groupe public russe Rosatom.

Au 10% de South Stream pour EDF

En prévoyant le rachat d'au moins 10% de South Stream, EDF renforce sa position sur le marché du gaz naturel, se félicite le groupe d’Henri Proglio. Ce gazoduc doit ravitailler des pays d'Europe du Sud et d'Europe centrale en passant par la mer Noire.

« Les études de faisabilité de la section sous-marine ayant commencé, nous pouvons dire que nous n'avons jamais été aussi proches du démarrage de la construction », s’est réjouit le patron de Gazprom Alexeï Miller. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait déclaré en avril dernier qu'EDF prendrait 20% de South Stream. Revenant sur cette déclaration, Alexeï Miller, a précisé que « ce sera 10% au moins ».

Pour Henri Proglio, cet accord permet à EDF de « franchir une étape importante dans sa stratégie gazière visant à sécuriser ses approvisionnements, à la fois pour l'alimentation de ses propres moyens de production d'électricité et pour la commercialisation d'offres gaz naturel auprès de ses clients ». « L’accord signé avec Gazprom, premier producteur mondial de gaz, et ENI, premier opérateur gazier en Europe, permet à EDF, premier producteur nucléaire mondial, de renforcer ses positions en tant qu’acteur significatif sur le marché du gaz naturel » a précisé le patron d’EDF.

Coopération nucléaire avec Rosatom

Pour diversifier ses capacités d’exportations de gaz naturel, Gazprom projette la construction d’un méga gazoduc vers les pays d’Europe du Sud et d’Europe centrale en passant sous la mer Noire. Porté par le géant russe, le projet South Stream associe également l’italien ENI. Ce gazoduc vise une capacité de 63 milliards de mètres cubes de gaz par an, en reliant la Russie sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l'Italie et l'Autriche, en contournant l’Ukraine. Son coût est estimée à 25 milliards d'euros.

Dans le même temps, EDF a officialisé un accord de coopération, de recherche et développement avec le russe Rosatom sur le combustible nucléaire, ainsi que pour des coopérations concernant des installations nucléaires existantes ou actuellement en cours de construction. L’accord prévoit également que les deux groupes coopèrent au travers d’échanges d’expérience et de formations, incluant notamment des visites de sites industriels dans les deux pays.

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