La Russie vue par la presse francophone le 16 juillet

© Flickr / by burgermacpresse
presse - Sputnik Afrique
S'abonner
Kouchner soutient Tbilissi contre Moscou/ Russie: l'identité du tueur d'Estemirova connue mais pas révélée/ La France engage la Russie à respecter l'accord avec la Géorgie

Le Figaro

Kouchner soutient Tbilissi contre Moscou

L'Union européenne et Tbilissi ont entamé jeudi des négociations sur un Accord d'association. 

Le lancement des négociations sur l'Accord d'association entre l'UE et la Géorgie a donné l'occasion jeudi à Bernard Kouchner d'affirmer son appui à Tbilissi dans son différend avec Moscou. Le chef de la diplomatie française a ainsi accusé la Russie de violer les conditions du cessez-le-feu établi avec la Géorgie après la guerre éclair de 2008, et a appelé les troupes russes à reprendre les positions qu'elles occupaient avant le conflit. «Selon les accords que nous avons signés, les troupes russes devraient se retirer au-delà des lignes antérieures au conflit et cela n'a pas été fait et nous poursuivons toujours cette entreprise», a déclaré Bernard Kouchner.

Le ministre des Affaires étrangères français a également réaffirmé le soutien de la France à l'intégrité territoriale de la Géorgie, qui a été remise en cause après la guerre de 2008 suite à la reconnaissance par la Russie de l'indépendance des régions séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. «Pour nous, les régions d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie (…) sont des régions et des territoires géorgiens et nous souhaitons œuvrer le plus possible et avec le plus d'efficacité possible pour (…) que ces régions redeviennent géorgiennes. Il n'y a pas d'ambiguïté dans la position de la France», a-t-il précisé.

Paris avait joué un rôle de médiateur dans le règlement de ce conflit de cinq jours lors duquel l'armée russe avait écrasé une offensive lancée par la Géorgie sur l'Ossétie du Sud à la suite d'accrochages entre ses troupes et des rebelles.
«Changement de méthode» 

Mais la visite de Bernard Kouchner et de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, sur les bords de la mer Noire avait d'abord pour objectif de donner le coup d'envoi des tractations sur l'Accord d'association. Tbilissi espère d'ici deux à trois ans s'être entendu avec Bruxelles sur les divers chapitres touchant tant l'association politique, avec un fort volet droits de l'homme, que l'intégration économique dans l'UE, sur la base d'un accord de libre-échange.

«Lors d'un Conseil de sécurité en mai, le président Saakachvili a dit que cet Accord d'association est désormais la priorité stratégique de la Géorgie. Cela ne veut pas dire du tout que Tbilissi abandonne son idée de devenir membre de l'Otan, qui est une question clé pour assurer sa sécurité contre la Russie. Cela indique que les Géorgiens ont changé de méthode, qu'ils pensent que le meilleur moyen pour entrer dans l'Otan c'est de se rapprocher de l'Europe autant que possible», explique un proche du président Mikhaïl Saakachvili. Un changement de tactique plus que de priorité qui dénote aussi un changement de ton. Tbilissi se voulant moins tourné contre l'ennemi russe et plus concentré sur son développement à l'européenne.

Pour mener à bien cette politique, Mikhaïl Saakachvili a nommé chef négociateur avec l'UE le politologue franco-géorgien Thorniké Gordadzé, 34 ans, devenu fin juin vice-ministre des Affaires étrangères. Si revirement stratégique il y a, suite à la débâcle militaire face à la Russie voilà deux ans et après avoir perdu l'espoir de rapidement intégrer l'Otan, les Géorgiens rappellent à l'envi leur profond désir d'Europe.

La Libre Belgique

Russie: l'identité du tueur d'Estemirova connue mais pas révélée

Le président russe Dmitri Medvedev a assuré jeudi, sans l'identifier, que le meurtrier de la militante des droits de l'homme Natalia Estemirova avait été démasqué, une révélation qui tombe un an jour pour jour après la mort de cette experte de la Tchétchénie.

L'exécutant du meurtre, le tueur, a été démasqué et précisément identifié", a déclaré M. Medvedev au cours d'une conférence de presse à Ekaterinbourg (Oural) avec la chancelière allemande Angela Merkel, précisant qu'un avis de recherche international avait été émis, sans pour autant nommer le suspect.

Il a cependant reconnu que le commanditaire de l'assassinat n'avait pas été identifié: "une enquête est en cours pour non seulement établir qui est le tueur, mais aussi qui a commandité ce terrible crime".

Le directeur de Memorial, Oleg Orlov s'est étonné des propos de M. Medvedev, l'enquête poursuivant, d'après lui, une seule piste, selon laquelle un combattant rebelle islamiste aurait enlevé et assassiné Estemirova le 15 juillet 2009. Ce suspect a été depuis tué en Tchétchénie.

"Je ne comprends pas de quoi il est question. Selon les éléments de l'enquête il s'agit du combattant Alkhazour Bachaïev, mais comment peut-il alors faire l'objet d'un avis de recherche? Bachaïev a été tué", dit M. Orlov.

Ce dernier estime que les enquêteurs cherchent à étouffer l'affaire en accusant un mort afin d'éviter de creuser d'autres pistes qui pourraient mettre en cause des responsables tchétchènes.

La victime travaillait en effet sans relâche pour exposer les exactions commises en Tchétchénie par les autorités, notamment des exécutions sommaires et des enlèvements.

Mais M. Medvedev assure que les enquêteurs font tout leur possible : "l'enquête avance à pleine vitesse. Mais dans ce genre d'affaire, il n'y a pas de résultats rapides si la personne n'est pas prise en flagrant délit".

Plus tôt jeudi, Mme Merkel a insisté sur la "grande importance" de l'affaire Estemirova, qui avait choqué en Occident comme en Russie.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a aussi appelé la Russie à boucler rapidement l'enquête, espérant que "des résultats seront rapidement enregistrés". Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner a lancé un appel similaire dans un communiqué.

De son côté, Amnesty International a appelé M. Medvedev et son Premier ministre Vladimir Poutine à tout faire pour que l'enquête aboutisse, alors que ce type d'affaires sont rarement résolues en Russie, à l'instar du meurtre de la journaliste spécialiste de la Tchétchénie, Anna Politkovskaïa.
Le directeur de Memorial n'a lui jamais caché ses soupçons, accusant le régime du président tchétchène Ramzan Kadyrov d'être derrière l'assassinat.

Des propos en ce sens lui ont déjà valu d'être condamné pour "atteinte à l'honneur" de l'homme fort de Tchétchénie. Il est désormais poursuivi au pénal pour diffamation.

Ramzan Kadyrov ne mâche pas non plus ses mots à l'égard de la victime, qu'il décrivait moins d'un mois après le meurtre comme une femme sans "aucun honneur, aucun mérite, aucune conscience". Il s'en est aussi pris début juillet à Memorial et à ses membres, accusés d'être des "ennemis du peuple, ennemis de la loi et ennemis de l'Etat".

Oleg Orlov avait alors jugé qu'il s'agissait d'une "menace claire et directe" et d'un signal aux forces de sécurité "pour commencer à agir contre les militants des droits de l'homme".

L'Express

La France engage la Russie à respecter l'accord avec la Géorgie

La France presse la Russie de respecter l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à sa guerre d'août 2008 avec la Géorgie et de retirer ses troupes des régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, a déclaré le chef de la diplomatie française jeudi à Tbilissi.

Paris a joué un rôle de médiateur dans le règlement de ce conflit de cinq jours lors duquel l'armée russe avait écrasé une offensive lancée par la Géorgie sur l'Ossétie du Sud à la suite d'accrochages entre ses troupes et des rebelles.

"Aux termes des accords que nous avons signés, les troupes russes devraient se replier sur les positions occupées avant le conflit, or ce n'est pas le cas et nous allons poursuivre cet effort", a dit Bernard Kouchner lors d'une conférence de presse après avoir rencontré le président Mikhaïl Saakachvili.

"Pour nous, les régions d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie (...) sont des régions et des territoires géorgiens, et nous tenons à travailler autant que possible et de la façon la plus productive possible (...) pour que ces régions redeviennent géorgiennes."

La visite de 48 heures du ministre français des Affaires étrangères en Géorgie fait suite à celle qu'a récemment effectuée la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton à Tbilissi, où elle a recommandé à ses interlocuteurs de ne donner à Moscou aucun prétexte pour agir de façon agressive et de privilégier la diplomatie en cas de regain de tension.

Le gouvernement américain et l'Union européenne s'efforcent d'améliorer leurs relations avec Moscou depuis le conflit, qui a constitué le motif de querelle le plus sérieux entre Russes et Occidentaux depuis la guerre froide.

La France a mécontenté la Géorgie en annonçant un projet de vente de porte-hélicoptères BPC de classe Mistral à la marine russe.
Moscou a renforcé son emprise sur l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie après la guerre et a signé des accords avec ces régions, dont elle reconnaît l'indépendance, afin d'y établir des bases militaires à titre permanent.

Bernard Kouchner a dit que la France soutiendrait les efforts de rapprochement de la Géorgie avec l'UE, ajoutant que la Russie ne pourrait y opposer un veto.

"Nous aiderons toujours la Géorgie dans ses pourparlers avec l'UE pour devenir un membre associé, a-t-il dit. La Russie ne décide pas qui doit devenir membre de l'UE."

Saakachvili a rencontré jeudi la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la sécurité, Catherine Ashton, afin d'engager des pourparlers sur un statut de membre associé.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала