L'idée de créer une voie ferrée Asie-Europe occidentale commence à se concrétiser. En 2011 on va commencer les travaux de planification et puis la construction d'une voie ferrée large de la ville slovaque de Kosice à la capitale autrichienne, Vienne, a déclaré le président de la société Chemins de fers russes (RJD), Vladimir Iakounin.
Ce tronçon de voie ferrée, long de 560 km, va achever la ligne ferroviaire passant par la Russie, l'Ukraine, la Slovaquie et l'Autriche. Son enjeu est d'assurer le trafic de fret commercial de Vladivostok (à l'Extrême Orient de la Russie) jusqu'à Moscou et puis à travers l'Ukraine et la Slovaquie jusqu'à Vienne. Ainsi, le trafic ferroviaire sur l'itinéraire Asie-Russie-Europe centrale va faire une concurrence importante au trafic maritime.
Le but du projet est de relier les systèmes ferroviaires de l'Europe centrale au Transsibérien traversant la Russie de l'Est à l'Ouest. L'intégration d'une nouvelle voie large permet d'éviter l'encombrement des stations de rupture de charge car les voie ferrées européennes sont plus étroites, note l'expert de l'Institut de pronostic économique, Iouri Stcherbanin.
"Le commerce extérieur de la Russie avec l'Europe par la voie ferrée ne se développe pas parce que l'écart des rails en Russie est de 1520 mm tandis qu'en Europe il est de 1435 mm. La construction d'une voie large jusqu'à Vienne est une avancée très importante. Cela permet de décharger le fret au centre de l'Europe. Vienne est un centre logistique puissant: c'est le Danube, le réseau routier avec les autres pays de l'Europe centrale. Cette ligne donnerait une impulsion au commerce extérieur de la Russie."
La construction d'une voie large de Kosice jusqu'à Vienne et la mise en exploitation de l'ensemble de la ligne permettra de réduire le délai d'acheminement du fret d'Asie en Europe de deux fois, de 30 à 14 jours. Et bien qu'il soit difficile de concurrencer le trafic maritime, vu que ce dernier utilise des containers extra-larges, les chemins de fer conservent néanmoins quelques avantages. Il ne faudrait plus faire escale aux ports, Hambourg ou Rotterdam, et puis transporter le fret au centre de l'Europe. Les chemins de fer vont permettre d'acheminer le fret jusqu'à son point de destination. Le trafic de commerce sur la nouvelle ligne devrait être lancé en 2016.
