Vladimir Spivakov : « Exister pour soi, à quoi bon ? »

Vladimir Spivakov : « Exister pour soi, à quoi bon ? »
Vladimir Spivakov : « Exister pour soi, à quoi bon ? » - Sputnik Afrique
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Le mondialement célèbre violoniste et chef d’orchestre russe Vladimir Spivakov s’est vu remettre à Moscou le prix « Les Etoiles de la Communauté ». Cette haute distinction a été attribuée au musicien pour sa contribution à la coopération humanitaire au sein de la Communauté des Etats Indépendants (CEI).

La reconnaissance et la gloire mondiale n’ont pas détaché le musicien de la réalité. Le talent et l’humanité sont inséparables en lui. Peu après le séisme destructeur de 1988 en Arménie l’orchestre de chambre « Les Virtuoses de Moscou » de Vladimir Spivakov donne des concerts à Spitak et à Leninakan. Il se presse toujours de venir là, où un malheur arrive pour soutenir les gens. De nos jours Vladimir Spivakov reste fidèle à soi-même. Dans son interview à la « Voix de la Russie » le maestro a remarqué : « Les Virtuoses de Moscou » vivent au rythme du pays, jadis l’énorme Union Soviétique et à présent la Russie ».

Je reviens de l’Ukraine, où un concert a eu lieu le 19 avril en commémoration de la tragédie de Tchernobyl. Il y a 25 ans « Les Virtuoses de Moscou » était le seul orchestre à venir au festival « Le Printemps de Kiev », officiellement annulé. C’était le souhait personnel de tous les instrumentistes – venir partager avec les gens leur malheur. Je n’oublierai jamais ce concert, parce qu’à notre apparition sur la scène, tous les spectateurs se sont levés et pleuraient. Les musiciens aussi pleuraient et pendant près de 20 minutes ne pouvaient commencer à jouer. Et voilà que 25 années après j’y suis revenu avec « Les Virtuoses de Moscou » pour exécuter avec le chœur ukrainien le « Requiem » de Mozart… Ainsi la vie nous a unis : nous sommes devenus des moments de biographie les uns des autres. Cela ne peut pas disparaître.

De l’avis du musicien, le démembrement de l’Union Soviétique était aussi un « séisme politique effroyable », qui a frappé les couches les plus vulnérables de la Communauté – les personnes âgées et les enfants. Vladimir Spivakov voit précisément dans les enfants le sens de notre avenir. Aussi il y a 17 ans crée-t-il un Fonds international de bienfaisance, dont les antennes fonctionnent dans pratiquement toutes les ex-républiques soviétiques. Il veille personnellement aux enfants doués en musique et leur ouvre le chemin des scènes du monde, leur achète à son compte des instruments coûteux, les place chez des meilleurs pédagogues, soutient matériellement des enfants handicapés.

Au total 450 pupilles du Fonds sont devenus lauréats de grands concours internationaux. Et Vladimir Spivakov en tire une juste fierté. Récemment il a pris la direction de l’Orchestre symphonique juvénile de la CEI, qui a déjà connu un grand succès dans les résidences de l’ONU à New York et de l’UNESCO à Paris.

« La formation de l’Orchestre symphonique juvénile de la CEI est une idée brillante, a conclu le musicien. - Elle démontre que nous pouvons vivre dans la paix, l’entente, la tolérance ». Prochainement l’Orchestre donnera des concerts en Chine et en Ouzbékistan.

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