Helmut Schmidt : «Ce n’est pas la crise de l’euro, c’est la crise de l’UE»

Helmut Schmidt : «Ce n’est pas la crise de l’euro, c’est la crise de l’UE»
Helmut Schmidt : «Ce n’est pas la crise de l’euro, c’est la crise de l’UE» - Sputnik Afrique
S'abonner
De «l’artillerie lourde» en personne de l’ex-chancelier allemand Helmut Schmidt dans les débats sur le sort de la zone euro. Disserter sur la crise de l’euro est imprudent et nuisible car cela provoque la méfiance, est convaincu ce célèbre homme politique.


De «l’artillerie lourde» en personne de l’ex-chancelier allemand Helmut Schmidt dans les débats sur le sort de la zone euro. Disserter sur la crise de l’euro est imprudent et nuisible car cela provoque la méfiance, est convaincu ce célèbre homme politique. Il n’y a rien à craindre même si la Grèce ou autre État endetté quitte la zone euro, affirme M. Schmidt. L’euro restera stable alors que le récalcitrant devra payer le prix : dès qu’il met en marche la planche à billets, le taux de change de sa monnaie nationale chutera cruellement. Quant à ses dettes, elles seront toujours à payer. Se retirer de la zone euro est équivalent à se suicider, aucun homme politique n’y songe même pas, conclut l’ex-chancelier et l’ex-ministre de l’Économie allemand.

Alors pourquoi les experts n’osent même pas imaginer le retrait de la Grèce de la zone euro ? Est-ce que leurs craintes sont infondées ? La parole au directeur de l’Institut de l’économie, membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie Rouslan Grinberg:

«Je crois que M. Schmidt a raison en disant qu’il n’y a pas de la crise de l’euro. La monnaie unique est un grand progrès pour l’Europe et personne n’y renoncera. Le problème, c’est la croissance inégale des États dont les économies sont étroitement liées. Evidemment, cela exige une régulation supranationale renforcée qui fait très difficilement son chemin. Je ne pense pas qu’il s’agit de la crise des institutions. Toute l’histoire de l’UE est composée des crises qui ont abouti toutes à une consolidation plus grande. Je crois que la régulation supranationale et nationale des processus économiques sera revue en profondeur. Il y aura une sorte de gouvernement européen commun. Il n’existe aucune autre voie permettant que déléguer progressivement ses compétences nationales à Bruxelles. Mais ce processus sera difficile. Pour l’instant les parlementaires nationaux sont plus importants que les eurodéputés et c’est là où réside la racine du problème».

Les experts européens s’accordent pour dire que la Grèce ne pourra pas sortir seule de la crise. C’est aussi l’opinion du professeur Boris Roubtsov de l’Académie financière. En ce qui concerne la crise de l’euro, il partage l’avis de Helmut Schmidt :

«L’économie grecque n’est pas si importante pour pouvoir influencer la situation générale dans la zone euro. Il y aura probablement un compromis qui sera trouvé pour aider la Grèce. Il y aura probablement des programmes d’austérité budgétaire, il y aura des aides octroyées à la Grèce soit sous forme d’une remise partielle des dettes, soit de la baisse des taux d’intérêt. Vu l’importance de la dette, je ne vois pas comment la Grèce pourrait s’en sortir toute seule».     

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала