Rétrospective Korovine - la première depuis un siècle

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Le Musée Russe de Saint-Pétersbourg expose entre 10 août et 8 novembre 250 tableaux du grand peintre russe Konstantin Korovine. L’exposition bien fournie de cet «impressionniste russe » comme l’appelaient ses contemporains, est consacrée au 150ème anniversaire de la naissance du maître.

Le Musée Russe de Saint-Pétersbourg expose entre 10 août et 8 novembre 250 tableaux du grand peintre russe Konstantin Korovine. L’exposition bien fournie de cet «impressionniste russe » comme l’appelaient ses contemporains, est consacrée au 150ème anniversaire de la naissance du maître.

Elle regroupe ses tableaux qui viennent des musées et des collections privées russes dont une bonne part provient du Musée Russe avec 23 panneaux signés Korovine qui ornaient jadis les murs du Pavillon russe à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Conservés en rouleaux dans les réserves du musée, ils n’ont pas été exposés depuis 110 ans. Les spécialistes du musée ont mis quatre ans à restaurer soigneusement ces chefs-d’oeuvre pour les restituer au public.

« Mais voyons, sont-ils vraiment de Korovine? – s’exclament les visiters dans la salle où sont exposés les panneaux, – Où sont l’exubérance des couleurs et le jeu de la lumière? ». En effet, ces travaux décoratifs de Korovine font apparaître aux spectateurs russes et pas seulement russes un côté inédit de l’œuvre de cet artiste. Les panneaux ont pour nom « Les confins de la Russie » et sont faits dans un style plutôt sobre. Leur beauté à la fois puissante et ravalée traduit le pouvoir des terres inexplorées et de la nature sauvage. C’est le Nord de la Russie vu par l’artiste, affirme la sous-directrice du Musée Russe Evguenia Petrova et ajoute que Korivine peignait ces paysages pratiquement d’après nature.

Korovine était un habitué de ces lieux ce qui est attesté par ses nombreux croquis et études que nous présentons également à l’exposition. Il s’en servait ensuite en travaillant dans l’atelier. Il vouait un véritable amour au Nord de la Russie et à la Sibérie au point qu’une véritable magie se dégage de ses tableaux. Les critiques de renom de l’époque ne tarissaient pas d’éloges à son égard. C’était notamment le cas d’Alexandre Benoit qui estimait que Korovine devait se consacrer à la peinture monumentale en parlant de ces panneaux faits pour l’Exposition universelle. La vie en a décidé autrement, mais le talent de Korovine éclatait même dans ce genre qui est resté marginal dans sa vie d’artiste.

Ce sont le portrait et le paysage qui occupaient la place centrale dans l’oeuvre de Konsantin Korovine. Il excellait également comme décorateur de théâtre en travaillant pour les théâtres russes et étrangers. Il s’est fait un nom en Europe comme auteur des décors et des costumes pour les « Saisons Russes » organisées au début du XXème siècle à Paris par le remarquable imprésario russe Serge de Diaghilev.

On lui reprochait souvent le côté trop spectaculaire de ses décors et son goût de l’épate mais il continuait ses expériences en bouleversant le public par l’envolée de sa fantaisie. Les contes russes et les ballets féériques l’intéressaient au plus haut point. Les croquis des décors et des costumes sont de petits tableaux hauts en couleurs et de véritables oeuvres d’art. Korovine les peignait par centaines à l’occasion de chaque spectacle pour façonner les décors dans un style inédit qui lui était propre. A propos, de l’avis des critiques contemporains, l’étiquette « d’expressionniste russe » « collée » à lui n’explique que très imparfaitement le sens profond de son oeuvre qui était infiniment plus riche et variée.

Konstantin Korovine a quitté la Russie peu après la révolution de 1917 et a vécu en France jusqu’ à la fin de ses jours en 1939. A l’époque soviétique ses tableaux, s’ils n’étaient pas retirés des musées, y étaient relégués au second rang. L’exposition actuelle au Musée Russe est la première rétrospective de Korovine en Russie depuis cent ans.

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