Leader politique lituanien jugé "pour avoir nié l'agression soviétique"

Leader politique lituanien jugé "pour avoir nié l'agression soviétique"
Leader politique lituanien jugé pour avoir nié l'agression soviétique - Sputnik Afrique
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Le chef du front national socialiste a été condamné à deux ans de prison avec sursus pour avoir donné dans une interview sa version des faits du 13 janvier 1991 au centre de Vilnius.

C’est ce vendredi que s’est terminé le procès contre le leader du Front populaire socialiste Algirdas Paleckis. Il a été condamné à un an de réclusion criminelle avec sursis pour une interprétation jugée "erronée" des événements du 13 janvier 1991 devant la tour de télévision, en plein centre de la capitale lituanienne. L’exécution de la peine se fera dans deux ans. En attendant, le leader n’a pas le droit de quitter son lieu de résidence pour plus de sept jours sans en informer les instances qui l’ont placé sous surveillance.

On incrimine à Paleckis d’avoir remis en doute la version «officielle» des événements d’il y a vingt ans. Selon cette version, c’est l’Union Soviétique qui porte la responsabilité pour les violents affrontements entre la population et l’armée soviétique qui se sont produits le 13 janvier 1991. Ce jour là, les militaires soviétiques ont réussi à prendre d’assaut le siège de la télévision républicaine mais ils n'ont pas suivi l’ordre d’attaquer le parlement lituanien, défendu par des centaines de civils. Depuis son indépendance, les autorités considèrent ces événements comme une tentative de coup d’Etat militaire et de renversement du pouvoir légitime de la Lituanie. Cependant, 20 après, on ignore toujours pour quelle raison sont morts des dizaines de civils.

Accusé de ne pas soutenir la version "officielle" des faits

Lors des affrontements du 13 janvier 1991, les militaires soviétiques étaient armés, mais ils se servaient exclusivement des crosses de leurs fusils pour se frayer le chemin dans la foule. Cependant, des personnes sont mortes des coups de feu. Selon Paleckis, si l’on prend en considération la trajectoire des balles dans les blessures des victimes, on peut conclure qu'elles étaient tirées "d'en haut", par exemple depuis la tour de télévision, sur laquelle se trouvaient justement les défenseurs de l'indépendance de la Lituanie. Le leader socialiste a affirmé dans une interview à la radio Žinių radijas que les indépendentistes «tiraient en fait les uns sur les autres». C’est alors qu’une enquête judiciaire a été ouverte contre lui «pour avoir nié l’occupation et l’agression soviétique».

Paleckis niait sa culpabilité depuis le début du procès jusqu'à sa fin. Lors de sa déposition, il a expliqué qu’il est capable de fournir les sources sur lesquelles il se basait dans l’émission de radio. Par ailleurs, des témoins des événements de l’époque ont également affirmé avoir vu des personnes tirer sur la foule depuis les maisons qui se trouvent sur la place.

Il s’agit d’un premier procès dans l’histoire de la Lituanie, où quelqu’un serait inculpé de dénégation de l’occupation soviétique. La décision du tribunal a suscité un fort mécontentement, autant des Lituanies que des représentants de la communauté internationale. De nombreux historiens et des personnalités politiques, qui appelent à une analyse impartiale de ces événements, ont apporté leur soutien au leader du parti socialiste de la Lituanie.

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