La Serbie ne va pas reconnaître la République du Kosovo

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Le président serbe Boris Tadic s’est rendu au monastère de Decani situé en République du Kosovo (province autonome du Kosovo). Au cours de cette visite à l’occasion de Noël orthodoxe le président serbe a fait plusieurs déclarations de caractère politique qui a provoqué la colère de Pristina.

Le chef de l’Etat serbe a notamment déclaré qu’il ne consentirait jamais à l’indépendance du Kosovo en échange de l’adhésion serbe à l’Union européenne. Il a ainsi rejeté les exigences présentées par Bruxelles qui contraint les autorités serbes de faire des concessions impopulaires et unilatérales. C’est pour beaucoup la réaction à la baisse de la côte de popularité du Parti démocratique présidé par Tadic qui survient à la veille des élections législatives en Serbie. S’il n’y a pas longtemps le président tenait des propos qui convenaient à Bruxelles, il a d’ores et déjà changé de ton. Selon les observateurs, ce serait lié au refus de Bruxelles de faire Belgrade bénéficier du statut de candidat à l’adhésion qui lui était pourtant promis plusieurs années plus tôt. L’opinion de l’expert russe des Balkans, Petr Isranderov.

«Belgrade a le choix entre deux options. La première est de se conformer à toutes les exigences présentées par l’Union européenne ce qui revient à reconnaître la République du Kosovo. Cette option risque pourtant d’aboutir à d’importantes pertes en ce qui concerne la politique interne serbe et à la baisse de la côte de popularité plus grande de la coalition au pouvoir. Deuxième option consiste à ne pas reculer sur le dossier kosovar ce qui revient à entrer en conflit avec l’Union européenne. Ce conflit peut cependant être avantageux du point de vue de la politique interne parce qu’il permettra au parti au pouvoir de récupérer plusieurs points perdus au profit de l’opposition radicale. En faisant aujourd’hui ce genre de déclarations, le président serbe ne perd pas grand-chose parce qu’il est évident que la demande d’adhésion ne sera probablement pas satisfaite lorsque l’Union européenne y reviendra en mars prochain. Boris Tadic a ainsi une marge de manœuvre suffisante et peut faire des déclarations qui s’adressent, avant tout, aux électeurs sans que cela puisse lui nuire».

Bruxelles n’a pas cessé de présenter à Belgrade de nouvelles exigences auxquelles celui-ci était contraint de se conformer. Il s’agissait d’abord de livrer plusieurs personnalités politiques et des militaires serbes soupçonnés de crimes de guerre lors de la guerre en Yougoslavie. Ainsi le général Ratko Mladic et l’ex-président des Serbes de la Bosnie Radovan Karadzic ont été livrés à La Haye tout comme l’ancien leader des Serbes de la Croatie Goran Hadzic. Le président Tadic espérait qu’une fois ces personnes extradées l’Union européenne arrêterait ses demandes de reconnaître la République du Kosovo. Il n’en était rien parce que la Serbie sert depuis peu d’une sorte de monnaie d’échange dans la grande politique européenne. C’est pour cette raison que l’adhésion serbe à l’UE en échange de la perte de la province autonome du Kosovo et de la limitation de la souveraineté nationale est de moins de moins populaire parmi la population serbe.

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