Le pays a réussi à maintenir une position de leader sur le marché mondial de l’armement, malgré une concurrence croissante et d’autres facteurs négatifs, a affirmé le chef du Service fédéral pour la coopération militaro-technique Mikhaïl Dmitriev. Désormais, les principaux partenaires de la Russie – ce sont l'Inde, l'Algérie et le Venezuela. Et c’est l’équipement aéronautique qui est devenu le plus exporté.
«La Russie occupe la deuxième place dans le monde après les États-Unis pour la livraison des armes. La Russie a maintenu sa position de leader, malgré le ralentissement économique, la concurrence accrue de Pékin et les révolutions dans le monde arabe», a déclaré Mikhaïl Dmitriev. Mais les chiffres totaux laissent un sentiment de «déjà vu», estime Andreï Frolov, le rédacteur en chef du magazine Eksport vooroujeniy (Exportation de l’armement).
«L’armement russe exporté cette année, c’est un record sur l'ensemble de l'histoire post-soviétique», explique-t-il. «Et les exportations représentent une augmentation significative par rapport à 2010, même avec l'inflation du dollar. C'est certainement une très grande réalisation. L'année dernière, c’est l'Inde qui occupait la première place parmi avec 25% des exportations russes allant vers ce pays. Ensuite suivaient l'Algérie, le Venezuela et le Vietnam. Je pense que l'Inde va maintenir sa place de partenaire principal de la Russie en matière de l’armement, car au cours des années suivantes, on attend des livraisons plus importantes - des frégates et un porte-avions».
En 2012, en plus de l'équipement naval, la Russie fournira à l'Inde environ 40 hélicoptères Mi-17V-5, et Ka-31. En outre, New Delhi entend augmenter les acquisitions de véhicules blindés, a déclaré à Voix de la Russie éditeur le rédacteur en chef de Nezavisimoe voennoe obozrenie (Revue militaire indépendante) Victor Litovkine.
«La plupart des chars exportés va en Inde», précise-t-il. «Et ce pays a besoin de nos chars. Nous en avons déjà vendu 350, et l’Inde veut nous acheter encore 1500 chars T-90S, qui lui plaisent beaucoup. Cela fait déjà 20 ans que les Indiens développent leur propre char «Arjun», mais ils n’arrivent pas à le terminer. Par ailleurs, le Venezuela achète également nos chars avec plaisir, tout comme l’Algérie. D’autres pays sont également intéressés».
En 2011, environ 50% des exportations russes étaient représentés par des appareils d’aviation militaire. L’armement de l’armée de Terre occupe dans le volume total des exportations près d'un quart de toutes les commandes. Les analystes soulignent que le nombre de clients des entreprises russes est en augmentation chaque année. Mais des problèmes objectifs risquent de survenir dans un avenir proche, considère Andreï Frolov.
«L'année dernière, la Russie menait une coopération militaro-technique avec 65 pays. La géographie des livraisons d'armes russes s’étend, malgré le fait qu’en principe, les marchés d'armement restent plutôt immobiles. Le carnet de commandes de 40 milliards de dollars permettra de maintenir à peu près le même rythme au cours des deux prochaines années, je pense. Mais je ne pense pas qu’il y aura une aussi forte croissance que cette année. Car les marchés sont assez limités. Des grands contrats pourraient être signés avec les pays africains. Par exemple, l’Ouganda, qui a signé plusieurs grands contrats l'année dernière. Et je pense qu'ici, il y a aussi un grand potentiel».
Les experts soulignent qu’en 2011, le volume de livraisons et de contrats pour l’armement, destiné aux pays de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) a presque doublé. Cette tendance pourrait également affecter l'augmentation des exportations d'armes russes en 2012. Il faut noter que l'objectif fixé pour cette période dépasse les niveaux record, et s’élève à 13,5 milliards de dollars. Les analystes prévoient déjà l’augmentation de ce chiffre.
