La chasse aux rochers cosmiques

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La Russie est en train d’élaborer sa propre stratégie de développement du secteur spatial pour le 21e siècle.

Le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine a exposé récemment les priorités du programme spatial russe. Il s’agit notamment de trouver des moyens de résistance à la menace des astéroïdes, développer des complexes orbitaux, et effectuer des expéditions dans l'espace lointain.

Préparation pour les visites des objets extraterrestres

Le 2 mars, lors d'une visite de travail à l'Institut central de recherche du génie mécanique, le vice-président du gouvernement russe Dmitri Rogozine, a fait plusieurs propositions, qui peuvent être perçues comme une nouvelle formulation du programme spatial, permettant de concevoir la totalité des activités spatiales en Russie. Tout d'abord, le vice-Premier ministre a déclaré qu’il est nécessaire de surveiller l’arrivée des menaces extra-terrestres, des astéroïdes, ou des comètes, qui représentent un danger potentiel pour la Terre.

Ensuite, il a dit qu’il faut penser à l'avenir des vols spatiaux habités après l'exploitation de la Station spatiale internationale (ISS). Mais il faut réfléchir en même temps s’il est nécessaire de répéter la voie choisie par les Etats-Unis, à savoir un vol vers la lune.

Le danger de l’activité des astéroïdes et des comètes attire l’attention des médias et de l’opinion publique, surtout lorsque les observateurs découvrent de nouveaux astéroïdes de taille importante, qui peuvent en théorie représenter une menace pour la Terre. Car pour infliger à notre planète des dommages importants à l'échelle régionale, il suffit d’un gravats spatial d’une centaine de mètres de diamètre.

Le thème des astéroïdes a déjà été évoqué lors de la 49e session du Sous-Comité scientifique et technique du Comité des Nations Unies sur les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS), qui a discuté au mois de févier dernier de l'astéroïde 2011 AG5, découvert au début de 2011.

Le deuxième corps céleste, qui a suscité un grand intérêt des médias dans le monde entier – c’est l’astéroïde 2012 DA14, qui devrait se rapprocher de la Terre en février 2013. Il passera sans doute à une distance de 30.000 km de notre planète, beaucoup plus près de la Lune, voire même certains satellites, ce qui rend la probabilité de collision avec la Terre non nulle.

Toutefois, étant donné que le diamètre d'un corps céleste est de l'ordre de 50m, l'impact réel risque de ne pas se produire: l’astéroïde sera tout simplement détruit par l'atmosphère.

Opération «interception»

De nombreux pays ont développé des programmes de surveillance du ciel à la recherche d'astéroïdes potentiellement dangereux pour la Terre. Ce genre de programmes est mis en place aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie, et en Allemagne. Au cours de ces observations, plus de 1300 astéroïdes dangereux ont été trouvés. Jusqu'au dernier moment, on considérait l’astéroïde Apophis (350 m de diamètre) comme le plus dangereux d’entre eux. Il devrait se rapprocher de la Terre pour la première fois en 2029, et pour la deuxième fois en 2036, avec des conséquences catastrophiques, qui ne sont pas exclues.

La Russie n’a pas développé de programme spécialisé d’observation du ciel, qui ressemblerait au programme américain. Toutefois, un groupe de travail en matière des sciences de l’espace a été créé à l’Académie russe des sciences en 2006.  S’occupant de la question des astéroïdes des comètes, l’organisation a été transformée en un groupe d'experts sur les menaces de l'espace en 2011. Sa mission comprend notamment la préparation du programme complet sur l’élaboration d’un système, qui permet des résoudre les problèmes des menaces liées à la chute d’astéroïdes ou de comètes sur Terre, mais aussi le problème des débris dans l’espace, ainsi que l’élaboration d’un programme fédéral visant à empêcher les menaces venant de l'espace.

Par ailleurs, l'entreprise russe deconstruction dematériel spatial NPOS. A.Lavotchkine est en train de préparer un projet très prometteur, intitulé «Apophis».Selon ce projet, le vaisseau spatial pourrait voler jusqu'à l’astéroïde portant le même nom et d’implanter sur cet astéroïde une balise, qui permettra de donner des informations sur l'orbite de ce corps céleste. Dans le même temps, il serait important d'examiner les caractéristiques réelles d’Apophis, pour comprendre comment y faire face en cas de catastrophe. Mais le projet reste toujours dans le stade de développement pour l’instant.

D'autre part, les sceptiques ne se lassent pas de souligner que la probabilité de collision avec un très grand corps céleste est très faible. C'est pourquoi la proposition de Dmitri Rogozine, était considérée comme surprenante avant tout par l’Agence spatiale russe. Vladimir Popovkine, chef de Roskosmos, considère que le danger des astéroïdes et des comètes est grandement exagéré. Cela peut se comprendre, en partie grâce à Hollywood. L’idée même d'une «menace de l'espace extra-atmosphérique» fait penser à la fiction de d’une qualité douteuse.

Une odyssée lunaire

La deuxième proposition de Dmitri Rogozine - de poursuivre le projet de développement des stations spatiales, éventuellement sur d'autres planètes, mais en évitant la Lune, semble tout aussi inhabituelle. La «réorientation» du programme planétaire russe sur la Lune s'est déjà produite dans une certaine mesure après l’échec du projet «Phobos-Grunt». Selon le projet préliminaire, la mission «Louna-Ressours» (en collaboration avec le projet indien Chandrayaan-2) et «Louna-Globe» devaient être orientées sur l’étude des zone polaires du satellite naturel de notre planète.

 Ces projets devaient également être une première étape de l'exploration lunaire, dont on discute activement depuis quelque temps. En fait, la Lune se trouve en même temps suffisamment loin pour pouvoir tester les technologies de base pour ce genre de trajets, mais elle est aussi suffisamment proche pour que l'équipage puisse revenir sur Terre en cas de problème quelconque.

À cet égard, «le fait de suivre les Américains» - un reproche qu’a fait au programme spatial russe Dmitri Rogozine - n’est rien d’autre qu’une suite logique du développement du secteur spatial en Russie. Car avant d’entamer des projets ambitieux, il faut avant tout mettre au point soigneusement tous les détails, et dans les meilleures conditions.


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