Un premier pas vers un accord

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Les pourparlers des six pays médiateurs avec la délégation iranienne sur le programme nucléaire se sont terminés par un accord. Les représentants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Chine, de la Russie, des États-Unis et de la France ont été satisfaits des discussions qui ont été menées et ont décidé du programme de la nouvelle rencontre qui sera organisée le 23 mai à Bagdad.

Le négociateur iranien Saïd Jalili a parlé des progrès atteints pendant le dialogue. Il a remercié les participants des « six » pour leur attitude amicale et a souligné que même si les partis ont des points de vue différents sur certains aspects, ils ont malgré tout pu se mettre d'accord sur un certain nombre de points importants, et la nouvelle étape des pourparlers sera axée sur la restauration de la confiance mutuelle. C’est exactement ce manque de confiance qui a empêché le dialogue complet jusqu’à présent, explique l’expert de l'Institut russe d'études stratégiques, Adjar Kourtov.

" Les Occidentaux considèrent que les Iraniens veulent créer un joli paravent oriental, pour faire derrière ce paravent tout ce qu’on leur attribue. Notamment, les tentatives d’élaborer l’armement nucléaire. Ces phobies n'ont pas encore disparu. Des mesures concrètes pour parvenir à une solution globale sur la question nucléaire iranienne, qui permettront de rétablir la confiance dans la nature du programme nucléaire pacifique de l’Iran » devront être prises à Bagdad ", a déclaré la chef de la diplomatie de l’Union européenne Catherine Ashton lors de la réunion d’Istanbul.

Et il y a des raisons d’être optimiste, rien qu’à voir l’atmosphère qui régnait à cette réunion. Le Vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov l’a qualifiée de pragmatique et constructive. Les participants ont convenu qu’en général, la situation est très différente de celle qui était observée à Istanbul lors de la réunion précédente en janvier de l'année dernière. Cela est devenu possible grâce au fait que Téhéran a affirmé qu’il est ouvert pour discuter des questions et n’a pas formulé d'éventuelles conditions préalables. Dans le même temps l’étape des pourparlers actuelle n’était qu’un « rodage » des positions, et on ne prévoyait aucune percée, explique le directeur du Centre des études politiques et sociales Vladimir Evseev.

« Des percées auraient pu avoir lieu, si l’Iran avait arrêté le processus d'enrichissement de l’uranium. Ces travaux sont réalisés sur deux sites. A Natanz deux cascades de centrifugeuses sont en train de fonctionner. Et à Fordo, des puissances pour l’enrichissement de l’uranium sont encore plus importantes. Si je comprends bien, le gouvernement iranien n’est pas encore prêt pour une telle démarche ».

C’est l'enrichissement de l'uranium de 3,5 % à 20 % qui préoccupe la communauté internationale, car à partir de cet uranium, il est possible de fabriquer des composants pour une bombe atomique en quelques semaines. Jalili affirme que le pays a besoin de l'uranium à des fins pacifiques, notamment pour un réacteur de recherche à Téhéran, qui fabrique des isotopes pour la médecine. Selon les prévisions des médias occidentaux, lors de la prochaine réunion sur la question nucléaire iranienne, les négociateurs vont proposer au pays de mettre de côté une petite partie de l'uranium enrichi pour le réacteur de recherche et reconvertir le reste en l’uranium faiblement enrichi, et réduire considérablement le nombre de centrifugeuses. Vladimir Evseev estime que ce dernier point susciterait des objections de la part de Téhéran.

Toutefois, selon les informations de la Voix de la Russie, le côté iranien aurait d’autres propositions, notamment concernant l'uranium enrichi à 20 %, qui ouvriraient la possibilité d'un compromis. Mais Téhéran ne fera pas de concessions importantes, affirme l’orientaliste Elena Melkoumian.

« Il peut faire des concessions partielles : la reprise des inspections de l'AIEA, ou la poursuite des négociations. Téhéran ne va évidemment pas affirmer qu’il arrête son programme nucléaire. Cela serait d’ailleurs difficile à faire pour lui, car son programme est soutenu par toutes les forces politiques. Peut-être que la confrontation avec l'Occident ne portera pas un caractère aussi sévère que ces derniers temps ». 

Le fait que la réunion d'Istanbul n'ait pas abouti à une impasse, cela en soi est une chose encourageante. Car l’échec de cette rencontre aurait pu donner à Israël et aux États-Unis le prétexte pour lancer une opération militaire contre l'Iran. Désormais, les six négociateurs ont envoyé un signal à l'Iran qu’ils attendent un résultat précis. Mais le premier « meulage » des positions, qui sont déjà connus, s’est effectivement produit.

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