OTAN-RUSSIE : une accalmie diplomatique

OTAN-RUSSIE : une accalmie diplomatique
OTAN-RUSSIE : une accalmie diplomatique - Sputnik Afrique
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Le Conseil Russie-OTAN organise ce jeudi 19 avril une réunion à Bruxelles. Moscou est représenté à cette réunion par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le nouveau représentant de la Russie auprès de l’OTAN Alexandre Glouchko. Les analystes n’attendent rien de nouveau de cette rencontre. Selon la majorité d’entre eux, une accalmie est arrivée sur le front diplomatique Russie-OTAN, et ce, du moins jusqu’à la fin de cette année.

La rencontre Russie-OTAN se déroule dans le cadre d’un nouveau Conseil de l’alliance Nord-atlantique au niveau des ministres des Affaires étrangères et des ministères de la Défense. Ce forum est le dernier avant le sommet du mois de mai à Chicago, un des événements clés de l’OTAN. De nombreux problèmes sont survenus au sein de l’alliance : il s’agit notamment de la multiplication des problèmes en Afghanistan, l’aggravation de la situation au Proche et Moyen-Orient, et la réticence des pays européens à assumer le fardeau supplémentaire de soutenir les opérations militaires. Tout cela nécessite une réaction rapide de la part de la direction de l'OTAN. Dans cette situation, une coopération plus étroite avec la Russie semble tout à fait logique. Toutefois, le problème du déploiement du système de défense antimissile américain empêche pour l’instant ce rapprochement.

La nouvelle réunion du Conseil Russie-OTAN sera le premier du genre pour le nouveau représentant de la Russie au sein de l’Alliance, le Vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Glouchko. Pendant son travail au ministère des Affaires étrangères, il s’est déjà occupé des problèmes de la sécurité internationale et du désarmement, notamment dans le contexte des relations entre Moscou, les États-Unis et l'OTAN. Selon les observateurs, sa nomination, c’est un signal clair aux partenaires occidentaux que la Russie est prête à continuer à rechercher des solutions mutuellement bénéfiques pour les principaux problèmes internationaux.

Est-ce que la direction de l’Alliance Nord-atlantique est prête à ce dialogue ? Les leaders de l’OTAN disent qu’ils sont prêts. Le secrétaire général de l'OTAN aurait même anticipé une conclusion de l’accord sur la défense antimissile. « J'espère que nous pourrons parvenir à un accord sur la création de deux centres d'information conjoints avec la Russie », a déclaré Anders Fogh Rasmussen. Cependant les propos du représentant de l’OTAN à Moscou Robert Pszczel ont fait effet de dissonance. Il estime que le déploiement des systèmes de missiles S-400 dans la région de Kaliningrad n'est pas propice à la coopération. Car les missiles russes « représentent une menace, dont il n’est pas question du côté de l’OTAN », a ajouté Pszczel. 

Le gouvernement américain et l'Alliance Nord-atlantique persistent à assurer le côté russe que le système de défense antimissile ne porte aucune menace au potentiel stratégique de la Russie. Mais ils refusent de fixer leur propos dans un document écrit, rappelle à Voix de la Russie le directeur du Centre des études sociaux et politiques Vladimir Evseev.

« Je pense, que dans le contexte actuel, l'Occident ne va pas fournir à la Russie des garanties juridiques sur la défense antimissile qu’elle voudrait avoir. Des garanties écrites sur le fait que le système américain ne vise pas la Russie aurait été une véritable percée dans les relations, permettant de résoudre toute une série de différends. Mais il ne faut pas compter dessus. Vu la situation actuelle, la Russie devrait commencer à créer son propre système national de défense antimissile ».

En ce qui concerne les affirmations des différents fonctionnaires de l’Alliance avant le Conseil Russie-OTAN, ils portent plutôt un caractère politique, souligne le président du Fonds de soutien des réformes militaires Pavel Zolotarev.

« S’ils parlent du fait que le système de défense antimissile américain ou européen a été créé uniquement par mesure de défense, et nous devons ne pas voir en elle un danger, on pourrait dire la même chose du système S-400. Il s'agit d'un système purement défensif qui devrait être en service indépendamment des systèmes de défense antimissile américains ».

Il est peu probable qu’il y ait du nouveau sur le système de défense antimissile dans un avenir proche, poursuit l'expert. Du moins jusqu'à novembre, lorsque les élections présidentielles auront lieu aux États-Unis, les deux côtés se limiteront par de vielles déclarations, sans qu’il y ait un véritable progrès dans les pourparlers.

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