Les restes de La Joconde retrouvées en Italie

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Le groupe de chercheurs italiens, dirigé par le célèbre historien de l’art Silvano Vincenti a retrouvé un squelette, qui serait celle de Lisa Gherardini. Selon l’une des hypothèses les plus répandues, Gherardini est une aristocrate florentine, épouse d’un des marchands de soie les plus aisés de Frorence Francesco del Giocondo. Elle était bien la femme qui a été choisie par le célèbre peintre italien Léonard de Vinci pour son légendaire tableau Mona Lisa.

La découverte sensationnelle a été faite non loin du vieux monastère abandonné de Sainte-Ursule à Florence, car après la mort de son mari, Lisa est devenue nonne et a intégré ce monastère, où elle a vécu jusqu’à sa mort.

Silvano Vincenti, historien de l'art, directeur des fouilles qui sont menées actuellement, et président du Comité national italien de protection des objets d’art, de la culture et de l’environnement, évoque dans l’interview à La Voix de la Russie les circonstances de cette mission archéologique particulière.

La Voix de la Russie: Monsieur Vinceti, qu’est-ce qui vous a inspiré à rechercher les restes de Lisa Gerardini dans le voisinage immédiat du vieux couvent de Sante-Ursule?

Silvano Vinceti :C'est l’acte de décès de Lisa Gherardini qui m’a mis sur la piste. Ce document mentionne qu’elle a été enterrée dans le monastère de Sainte-Ursule à Florence. C’est ce fait qui nous a poussé à effectuer ces fouilles.

 Nous nous sommes d’abord concentrés sur la petite église de Sainte-Ursule, qui se trouve sur le territoire du monastère. Nous avons choisi cet endroit pour commencer à creuser, car nous avions en notre possession des chroniques qui évoquent la vie du monastère et donnent des informations précises sur les différentes tombes. Toutes ces tombes appartenaient non pas aux moines franciscains, mais à des personnes qui n’étaient pas liées avec le monastère Ces documents expliquent en détail comment étaient organisés les enterrements. Malheureusement, une partie de ces chroniques a été perdue. Parmi eux, l’acte sur l’enterrement de Lisa Gherardini, décédée le 15 juillet 1542. Après avoir étudié les pratiques de l’enterrement, nous avons découvert que le corps de Gherardini était enterré sous le sol de l'église Sainte-Ursule, où nous menons des fouilles actives en ce moment. A ce jour, nous avons réussi à trouver quatre tombeaux souterrains, dans lesquels notre équipe a identifié des fragments de deux corps. Dans l’avenir proche, ces corps subiront une série de tests à l’Université de Bologne. Il est important de noter qu’il y a quelques jours, nous avons trouvé un autel franciscain, dont on ignorait l'existence auparavant. Aucune mention de cet autel n’a été faite dans aucun des documents en notre possession. Et un radar géologique spécial n’a pas pu l’identifier. C’est ainsi que de nouvelles « surprises » peuvent venir de la base de l'autel.

Dès que l'opération de recherche et de récupération de tous les squelettes sera terminée, ils seront tous transférés à la Direction de la protection du patrimoine culturel de l'Université de Bologne. Une analyse radiocarbone des os, sera faite. Elle permettra de déterminer la date d’inhumation des corps. Ensuite, une autre expertise sera réalisée. Elle permettra de déterminer l'âge des os. Nous comptons également effectuer une analyse anthropologique. Parmi tous les restes que nous avons extraits, nous nous intéressons à des tissus correspondant aux caractéristiques suivantes. Il s’agit des os dont l’âge est 63 ans environ (car c’est à cet âge qu’est morte Lise Gherardini), des corps de sexe féminin, et inhumés à la date, lorsqu’elle est morte. Les os, qui correspondront à ces critères, seront comparés à l’ADN des enfants de Lisa Gherardini enterrés non loin du monastère, dans la Basilique della Santissima Annunziata. C'est dans cette basilique que se trouve la crypte de la famille Gherardini.

Grâce à toutes ces recherches, nous pourrons dire officiellement si la tombe de La Joconde a été retrouvée. Si nous avons de la chance, et nous trouverons en plus son crâne, alors, nous pourrons, en coopération avec des instituts scientifiques italiens, modeler le visage de Lisa Gheradini. Cela nous permettra de comparer ce modèle avec le portrait de Mona Lisa, peint par Leonard de Vinci.

LVdlR: Quand est-ce qu’on pourra être certain que vous avez trouvé la mystérieuse Joconde ?

Silvano Vinceti: Les fouilles archéologiques vont durer jusqu’à septembre. Il faudra en tout 4 mois pour faire les expertises à l'Université de Bologne. Je pense que vers Noël de cette année, ou le début de l’année prochaine, nous obtiendrons les résultats définitifs.

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