Les guerres froides prennent l'aspect de guerres monétaires

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Quand j’ai pour la première fois entendu parler des guerres monétaires, j’ai tout de suite pensé à un bon livre de science-fiction Les guerres froides financières écrit par Robert Asprin.

Or, les guerres monétaires d’aujourd’hui n’ont rien d’une fiction parce qu’elle se poursuivent implicitement depuis quelques années.

Alors qu’est « une guerre monétaire »?

Tout le monde sait parfaitement que les taux de change de n’importe quelle monnaie nationale par rapport aux autres se forment en faisant appel aux mécanismes de marché. Il y a les acheteurs et les vendeurs potentiels et il y a aussi la Banque centrale qui contrôle l’évolution du cours de la monnaie nationale et en atténue les fluctuations en vendant et en achetant la monnaie en cas de viations locales de son taux de change.

Si l’État lance une guerre monétaire, il fait chuter le cours de sa monnaie nationale par rapport à une autre monnaie ou à toutes les monnaies à la fois suivant l’objectif qu’il se donne. Il est facile de faire chuter le taux de change en inondant le marché d’argent libre (bon marché) et en provoquant en fait une dévaluation de la monnaie nationale. A propos, la dévaluation concurrentielle est un autre nom des guerres monétaires.

La monnaie nationale perd de sa valeur et l’exportation s’accroît parce qu’elle devient becoup plus avantageuse qu’avant. L’importation chute en même temps et les produits importés enchérissent. Cela conduit à la substition des produits nationaux aux produits importés, à l’accroissement de la demande intérieure et, par conséquent, au redécollage de l’économie nationale. Tout le monde est heureux,mais uniquement à l’intérieur du pays en question parce que ceux conre qui est lancée cette guerre ne le sont pas du tout. Ils ne peuvent plus exporter leurs marchandises devenues trop chères, la situation économique tend à s’aggarver et j’en passe...

Les guerres monétaires contemporaines ont pour le première fois fait parler d’elles en 2010. Leur réalité a été révélée par l’analyse des mesures anticrise adoptées par les États après le commencement de la crise économique globale de 2008. Ce phénomène a d’abord été pris à la légère parce qu’on le mettait sur le compte d’une berlue des analystes. Mais, on a finalement dû se rendre à sa réalité.

Le fait est que le système monétaire contemporain dit jamaïcain est fondé sur le principe de conversion libre des monnaires et les fluctuations permanentes des taux de change. Il y avait un temps où les États-Unis faisaient la pluie et le beau temps sur le marché monétaire international et de 1944 à 1978, c’est-à-dire pendant la Durée des Accords de Bretton Woods, le dollars américain était rigoureusement adossé sur l’or et était une monnaie internationale. L’équivalent or a été supprimé depuis et toutes les monnaies sont formellement en position d’égalité. Cependant, les émissions incessantes de dollars par la Réserve nationale américaine, ont fait que la monnaie américaine est devenue dans les faits le moyen de règlement le plus avantageux parce que les États-Unis sont la plus grande économie du monde, le plus grand centre financier et, simultanément, le plus grand investisseur mondial. Or, en réalité les États-Unis menaient avec succès et pendant de longues années une guerre monétaire contre le reste du monde.

Les belligérants ne se comptent plus sur le marché pour ne citer que les membres du G20. Si les uns mènent les guerres monétaires locales, les autres agissent à l’échelle globale. Ils ne veulent ou ne peuvent s’arrêter d’un seul coup. La planche à billets qui marche en permanence est, par exemple, une situation normale pour les États-Unis depuis des dizaines d’année parce qu’elle est à la base de leur pospérité économique.

La Russie qui assure en ce moment la présidence tournante du G20 se donne un objectif parfaitement clair et notamment faire la lumière sur « les guerres monétaires », élaborer des arguments, trouver des preuves, des alliés et des partenaires qui seraient prêt à soutenir sa position sans pour autant se laisser influencer par les aspects négatifs (et souvent des affabulations tout simplement) qui affluent de tous les côtés.

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