Syrie : les modérés veulent combattre à la fois l’armée régulière et Al-Qaïda

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A la fin octobre, les « amis de la Syrie » - le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Turquie, le Qatar et d'autres pays - ont organisé des premiers pourparlers directs à Ankara avec les représentants des groupes islamistes syriens « modérés ».

Un participant occidental à cette rencontre a reconnu que parmi les « invités » syriens, certains étaient de sinistres individus. Mais il a tout de suite justifié la nécessité de discuter avec eux.

« Je pense que les « amis de la Syrie » seraient curieux de savoir ce que les islamistes attendent de la communauté internationale », a-t-il indiqué.

Mais en réalité, l’objectif était contraire. Les islamistes «modérés» ont fait part de leurs exigences. La mission « maximum » : combattre sur deux fronts à la fois - contre l'armée syrienne, et contre les groupes liés aux forces d'Al-Qaïda. La mission « minimum » - ne pas couper les liens avec la Coalition nationale syrienne. Avant les pourparlers qui devraient avoir lieu à Vienne, la deuxième solution aurait vraiment servi toutes les parties souhaitant la solution politique du conflit syrien.

Il s’est avéré que les islamistes n’ont pas donné leur accord pour coopérer. Et les leaders du Front islamique, une entité nouvellement créée, Ahmed Issa al–Sheikh et Zahran Alloush, ont démissionné du Conseil militaire suprême de l'Armée syrienne libre – aile militaire de la Coalition nationale syrienne. Ils ont été rejoints par le commandant du groupe Nord-Est de la coalition Saddam al-Jamal. Ce dernier a même déclaré dans une interview accordée aux anciens opposants potentiels du groupe « Etat islamique d'Irak et de la Syrie » (ISIS), qu’il a mis à jour « les projets des membres infidèles en Occident et de certains pays arabes traîtres contre le projet « Oumma » - projet d’Etat islamique mondial.

Il serait étrange de penser que les Etats-Unis, la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar donnent de l’argent et des armes à la réalisation d’un état islamique mondial. Mais c’est exactement ce qui se produit en réalité. Les « amis de la Syrie » approvisionnent l’ancien général de la coalition Al-Jamal. Quant à l'Arabie saoudite, elle a récemment soutenu le Front islamique de Zahran Alloush, qui parle ouvertement de son rêve - le califat.

Les organisateurs de la rencontre d’octobre voulaient établir le degré de radicalisations des différents groupes d’islamistes. Ils ont eu la réponse à leur question. Il est absolument évident que les plus importants sont intolérants en ce qui concerne l’avenir de la Syrie et le monde extérieur.

Les islamistes ont des objectifs que les « amis de la Syrie » jugent inacceptables. L’opposition syrienne laïque est affaiblie et divisée. Il est évident que dans de telles conditions, personne ne peut réaliser l’idée de certains pays occidentaux et orientaux visant à renverser en même temps le régime de Bachar al-Assad et détruire le groupe d’al-Qaïda actif dans ce pays.

Dans ce cas les efforts consentis dans le cadre de l’organisation des pourparlers de Vienne ont-ils un sens ? Certainement. La grande majorité des Syriens, indépendamment du fait qu'ils soutiennent Assad ou non, doivent savoir si la communauté internationale est en mesure de proposer un véritable plan de sortie de cette « guerre pour et contre tous » en Syrie.

Et Al-Jamal, qui vient tout à coup de se rendre compte de la situation, a déclaré dans une interview à l’ISIS, qu’il a réalisé trop tard qu’il faisait partie du projet dirigé en fin de compte contre les musulmans. Il sous-entendait quelque chose de différent de ce qu’attendaient les observateurs internationaux. Les hommes politiques de ce pays devraient se demander s’ils ne sont pas manipulés. T

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