Afghanistan : la Russie a marqué positivement le pays

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Après le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan, Kaboul et Moscou ont pris leurs distances l’un vis-à-vis de l'autre, et pour cela, les raisons ne manquaient pas : la désagrégation de l'URSS, la guerre civile en Afghanistan, l'arrivée des moujahidins à Kaboul, les Talibans, enfin, le gouvernement pro-occidental.

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Cependant, les deux pays ont une chance de normaliser leurs relations, particulièrement après le départ des forces de la coalition.

La centrale hydro-électrique de Naglou, le tunnel de Salang, les nombreux ponts, l'institut polytechnique de Kaboul, les entreprises, les fabriques de pain, les jardins d'enfants et les écoles – tout cela, ce sont les projets réalisés en Afghanistan avec l'aide de l'URSS. Le correspondant de La Voix de la Russie Boris Pavlichtchev conserve depuis de nombreuses années l'insigne « route Kouchka-Herat » sorti en 1966 à l’occasion de l'achèvement de la construction de l'étape de cette artère importante. Les Afghans reconnaissants avaient beaucoup de respect pour les enseignants soviétiques, les ingénieurs, les médecins, les géologues, dit-il.

« Une fois, en 1974, nous sommes allés en voiture à Kaboul, mon père et moi, c’est lui qui conduisait. Le code de la route était peu respecté alors. Les conducteurs klaxonnaient constamment, des cyclistes manœuvraient directement devant les capots. Nous en avons touché un, il est tombé. Tout de suite, notre voiture a été entourée d’une foule d’Afghans indignés, c’était assez désagréable. Soudain, un homme en turban blanc est apparu, il a demandé quelque chose à mon père, puis, il s'est adressé à la foule, qui s'est dispersée sur-le-champ, et nous sommes repartis. »

Alors, il suffisait de dire que tu venais d'Union Soviétique pour que l'incident soit clos. Depuis ce temps-là, il a passé bien de l'eau sous les ponts. Les événements ultérieurs, y compris l'intervention des troupes soviétiques, ont eu un impact ambigu sur les Afghans. Cette mesure a empêché pendant un certain temps le pays de sombrer dans le chaos qu’il a connu ensuite après le départ de l'Union Soviétique d'Afghanistan. Après des décennies de conflits, on ne peut toujours pas sous-estimer le facteur russe. Il influence la situation dans le pays, affirme Victor Korgoun, spécialiste de l’Afghanistan, dans une de ses dernières interviews.

« Nous avons beaucoup de possibilités. La Russie peut occuper un des rôles principaux dans le développement de l'Afghanistan. Quand les troupes occidentales partiront, nous aurons une chance d’entrer dans ce processus pour en devenir un des principaux acteurs. Nous subissons la concurrence de la Chine et de l'Inde et sur le plan économique, ce sera donc difficile. Mais en Afghanistan, il y a une catégorie de gens qui éprouvent une sympathie à notre égard. Et je dirais que cette sympathie grandit parfois. Mon expérience des voyages dans le pays, où l’ai parlé avec des gens différents – des ministres, des marchands, me permet de faire cette observation. Les Afghans comparent : il y avait les Russes, certes, mais il y avait une guerre. D’autre part, il y avait du pain et du travail. La plus grosse fabrique de pain à Kaboul a été détruite par les bombardements, elle a été reconstruite, elle fonctionne maintenant, et tous se souviennent des Russes. Ils disent – voici «le pain russe». Beaucoup de choses nous lient. »

L'état d'esprit bienveillant à l’égard de la Russie subsiste dans les grandes villes où se trouvaient nos garnisons. Parmi les anciens communistes, qui sont à la tête de l'armée nationale, de la police et des services secrets, selon la revue "Time", dans le gouvernement de Kaboul, les positions de ceux qui ont eu des professeurs soviétiques sont fortes. En même temps, toute la population n’est pas prête à accepter dans une grande mesure le retour de la Russie, et il faut travailler avec ce problème.

Après le retrait des forces de la coalition occidentale, l'aggravation de la situation dans le pays, ainsi que dans toute la région, est probable. Les fondamentalistes islamiques et les orthodoxes d’Al-Qaïda poursuivront l’édification du « califat mondial », explique Franz Klintsevitch, vice-président du comité de la Douma d'État pour la défense et leader de l'Union Russe des vétérans d’Afghanistan. Il est convaincu que la coopération entre les associations des deux pays et les contacts personnels entre les Russes et les Afghans aideront à réduire les dangers menaçant la Russie. T

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