Londres et Berlin : deux pôles ou un seul axe ?

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Le programme de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Grande-Bretagne est chargé – rencontre avec Elisabeth II du Royaume-Uni, pourparlers avec le Premier ministre David Cameron, discours au Parlement britannique. Les parties sauront-elles s’entendre sur les questions européennes clés ou bien Londres et Berlin resteront-ils les deux pôles de la politique européenne contemporaine ? Piotr Iskenderov, observateur à La Voix de la Russie penche pour la deuxième variante.

« Le rapport des forces entre les camps est instable – a noté dans un entretien avec La Voix de la Russie Nadejda Arbatova, en charge des études politiques européennes à l’Institut d’économie mondiale et des relations internationales auprès de l’Académie des sciences de Russie :

Il existe deux approches foncièrement différentes de la droite et de la gauche en Europe concernant la politique d’austérité budgétaire comme moyen de surmonter la crise économique et financière. Il est intéressant de noter que même des gouvernements dits « technocrates » dans les pays européens voient d’un œil assez critique la politique de l’Allemagne en vue de sortir de la crise. La principale question à présent pour de nombreux gouvernements européens est celle de l’encouragement de la croissance économique. »

Si jusqu’à récemment de telles discussions dans le cadre de l’UE avaient plutôt un caractère politique général, maintenant il est question de problèmes plus concrets – notamment de la survie de la zone euro même. Pour cette raison la « position particulière » des révisionnistes européens, soutenue par Londres, revêt une importance spéciale. Car elle est capable de saper les mécanismes anticrises mêmes de l’UE, qui dépendent de la volonté de la majorité des pays. Cela touche, notamment, les mécanismes régulateurs automatiques, « encastrés » dans le système de fonctionnement du Pacte budgétaire de l’UE, contre l’adoption duquel Londres se prononçait en son temps, - a rappelé l’expert à l’Institut de l’Europe auprès de l’Académie des sciences de Russie :

« Les régulateurs automatiques de la discipline budgétaire doivent être « insérés » au niveau des pays, des Cours constitutionnelles. Il s’agit de la possibilité de débrancher cet instrument par une majorité qualifiée des voix. De cette façon, d’un côté, l’UE réaffirme sa position sur les pénalités contre les pays n’observant pas la discipline budgétaire de l’UE. Et de l’autre, prévoit à nouveau la possibilité pour ces mêmes pays d’annuler ces pénalités dans certains cas.»

Aujourd’hui l’UE semble rester dans l’expectative. Et qui, sinon la Grande-Bretagne et l’Allemagne, peut tenter de tirer leurs collègues de l’UE de leur léthargie. T

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