Quand des inspecteurs cherchent en Russie le sens de l'existence de l’OTAN

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Ce mois-ci, un record a été établi en terme de nombre d’inspections militaires réalisées par des spécialistes étrangers en territoire de Russie.

Cette activité s’explique par les tentatives de découvrir des indices de préparation d’une agression contre l’Ukraine. Et même si les inspecteurs n’ont pas réussi à en trouver, cela ne signifie pas que l’hystérie antirusse en Occident va aller décroissant.

Un groupe d’inspecteurs militaires français a entamé ses activités en Russie. Leur mission aérienne consiste à étudier les territoires russes limitrophes d’Ukraine. Précédemment, dans le cadre du programme de l’application du traité « Ciel ouvert », les inspecteurs des Etats-Unis et du Canada ont effectué le survol de certaines régions de Russie et de Biélorussie. De plus, des officiers ukrainiens ont visité les régions de Belgorod et de Koursk. Et encore, dans le cadre du même traité « Ciel ouvert », un « survol d’observation extraordinaire » des régions Sud du pays a été effectué par un groupe d’inspecteurs, comprenant des Ukrainiens, un Américain et un Canadien.

Les inspecteurs internationaux ont eu la possibilité de parler au commandement des unités et détachements russes, d’étudier les itinéraires de leurs déplacements, ainsi que les lieux de déploiement du matériel de guerre et des effectifs. Ils n’ont pas réussi à découvrir des signes de préparation d’une intervention en Ukraine. Mais cela ne veut pas dire que la rhétorique antirusse et alarmiste en Occident va désormais aller décroissant, dit Maksim Braterski, chef de la chaire de Politique mondiale à la faculté d'économie mondiale et des relations internationales auprès de l’Ecole supérieure de l’économie.

« Je pense que les inspecteurs ont envoyé leurs rapports aux instances appropriées. Des professionnels à l’OTAN chargés de questions de sécurité sont donc au courant de l’absence, là-bas, de menace militaire directe. Cela ne signifie pas qu’ils cesseront leur rhétorique, puisqu’elle a principalement des motifs politiques internes. Ils se disent préoccupés parce que c’est ce qu’il leur faut. Néanmoins, je crois que leurs inquiétudes, s’ils en avaient, ont été en partie levées. »

Maksim Braterski a expliqué qu’il est très avantageux pour l’OTAN de nourrir le mythe sur la menace russe. Après la fin de la guerre froide, l’existence de ce bloc a en fait perdu son sens. L’Alliance n’avait plus d’ennemi global en Europe, tandis que les opérations militaires menées dans d’autres parties du monde étaient mal vues par les habitants des pays membres. Et à présent, quand Moscou est présentée en Occident comme un pays agresseur, la direction de l’OTAN peut se servir de cet épouvantail dans le but de justifier l’existence de ce bloc.               N

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