Kiev recherche la désintégration de l'Ukraine

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En refusant de reconnaître les résultats du référendum dans les régions de Lougansk et de Donetsk, L’Occident et Kiev dénient de fait aux millions de d’habitants le droit à l’expression démocratique de leur volonté.

S’il y a quand même en Occident des hommes politiques qui sont prêts à entamer le dialogue avec les représentants des républiques de Lougansk et de Donetsk, Kiev y est catégoriquement hostile et critique la « feuille de route » proposée par l’OSCE. Les experts préviennent cependant que le pays finira par se diviser pour de bon et que la guerre civile s’étendra à d’autres régions si Kiev et l’Est du pays ne parviennent pas à un compromis dans les plus brefs délais.

Pendant que la « table ronde nationale » destinée à résorber la crise en Ukraine se déroulait à Kiev en l’absence des représentants de l’Est du pays, « l’opération antiterroriste » se poursuivait dans les républiques populaires de Donetsk et Lougansk. Les autorités kiéviennes actuelles rejettent tout possibilité de dialogue avec les territoires ayant proclamé leur indépendance et la situation semble devenir irréversible. Il n’y plus de dialogue possible avec le pouvoir en place après le lancement de son opération punitive contre ses propres citoyens, déclarent les leaders des républiques autoproclamées. C’est ainsi que Roman Liaguine, président de la Commission électorale centrale de la République Populaire de Donetsk a déclaré que la Commission contrôlait les 22 circonscriptions. De cette façon, la présidentielle prévue pour le 25 mais en Ukraine, n’est plus possible en RPD ni techniquement, ni pour des raisons de sécurité. C’est aussi l’opinion qui prévaut à Lougansk.

Pourtant, l’Occident ferme délibérément les yeux sur les crimes commis par les autorités kiéviennes et se refuse à reconnaître les résultats du référendum tout en se réjouissant de la tenue de la prochaine présidentielle. Tout se ramène à la géopolitique, selon Nadejda Arbatova, docteure en politologie et directrice du département d’études politiques européennes :

« Il n’existe en l’occurrence aucune règle générale et ce sont les intérêts des acteurs internationaux déterminés qui mènent le jeu. C’étaient, les intérêts des États-Unis dans le cas du Kosovo et les Américains remuaient ciel et terre pour les imposer en faisant surtout valoir que les Albanais ne voulaient pas vivre avec les Serbes. En fait, c’est le critère de légitimité et d’illégitimité qui détermine souvent les intérêts des grandes puissantes concrètes. »

Le droit international contemporain contient des principes contradictoires qui permettent de traiter les référendums sur l’autodétermination en fonction de la conjoncture politique. En ce sens, les habitants des républiques de Donetsk et de Lougansk sont devenus les otages d’un flou juridique fâcheux. Anatoli Bajan, directeur du département d’études économiques de l’Institut de l’Europe expose son opinion :

« D’un côté, la Charte de l’ONU consacre le droit des nations à disposer d’elles-mêmes Mais, d’un autre côté, l’intégrité territoriale y est également érigée en principe. Je pense, par conséquent, que le droit international s’est fourvoyé dans une impasse. En effet, si la majorité des pays du monde reconnaît tel ou tel nouvel État, c’est déjà légitime. Or, cette façon de poser la question n’a rien à voir avec le droit. »

A son tout, Anwar Makhmoutov, membre du Comité des relations internationales de la Douma (parlement russe) a noté que ce qui se passe à Donetsk et Lougansk relève précisément de la démocratie telle qu’elle est verbalement professée en Occident :

« Le peuple a fait son choix dans l’est de l’Ukraine. Les gens veulent vivre comme ils l’entendent : avoir le droit d’administrer leur territoire, de nommer leurs dirigeants et d’organiser leur vie. Ils acceptent même de rester dans le cadre de l’Ukraine mais à condition que ces règles soient nettement formulées et soient les mêmes pour tout le monde. C’est cela, le modèle de gestion territoriale démocratique. »

Or, Kiev ne veut pas entendre parler de cette perspective. Il a misé sur la force brutale et le soutien de l’Occident. L’histoire ne connaît aucun exemple d’élections honnêtes et transparentes en pleine guerre. Pourtant, c’est en ces termes que Kiev et ses protecteurs occidentaux parlent de la présidentielle du 25 mai. L’objectif est parfaitement clair : donner une apparence de légitimité à ceux qui se sont emparés du pouvoir par un coup d’État armé et dont les mains sont maculées du sang de leurs concitoyens. T


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