Quoi qu’il en soit, il faut diviser non pas par deux, mais par dix les promesses électorales de l’oligarque ukrainien élu, Piotr Porochenko, estime le politologue Rostislav Ichtchenko.
« Tout ce qu’il dit maintenant, je le vois comme des promesses postélectorales du genre « tout et pour tous ». Cela ne signifie pas qu’elles seront tenues. M. Porochenko peut essayer d’annuler l’opération punitive. Mais ensuite, il faudra regarder avec qui il a l’intention de négocier ».
En somme, les experts considèrent que sans des forces extérieures, on ne saura faire sortir l’Ukraine de la situation catastrophique dans laquelle elle se trouve. D’où la tâche essentielle de M. Porochenko : établir un équilibre indispensable entre les intérêts des puissants voisins du pays, à l’Ouest et à l’Est. Voici ce que dit Bogdan Bezpalko, directeur adjoint du Centre des études ukrainiennes et biélorusses auprès de l’Université Lomonossov de Moscou.
« Je ne pense pas que M. Porochenko puisse appliquer une politique indépendante. L’Ukraine est un pays qui dépend beaucoup tant de la Russie que de l’Ouest. Sans la Russie l’Ukraine, ne saura être un pays économiquement valable. Et sans l’Occident, l’élite politique actuelle n’aurait tout simplement pas pu arriver au pouvoir ».
L’Europe n’a pas besoin de la production de l’industrie ukrainienne. Celle-ci ne correspond pas aux normes et standards européens, et Kiev n’a pas des milliards d’euros pour redresser la situation. En outre, l’Occident préfère fabriquer des produits à grande valeur ajoutée sur son territoire.
Par ailleurs, si M. Porochenko ne parvient pas à lancer dans un avenir immédiat un programme de redressement de l’économie, le pays devra se préparer à une nouvelle tension sociale, à laquelle l’Etat ne survivra sûrement pas. C’est le grand défi que l’histoire lance au nouveau président d’Ukraine. N
