Ukraine et CEI : une sortie dénuée de sens

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L’Ukraine entame la procédure de sortie de la Communauté des Etat Indépendants (CEI). Des documents indispensables ont été déjà soumis à la Rada suprême et attendent d’être examinés.

Ce n’est pas la première tentative de Kiev de rompre ses liens avec la Communauté. Les deux précédentes - en avril 2005 et en août 2008 – n’ont pas abouti. Ce qui ne doit pas surprendre.

Car, en fait, l’Ukraine ne peut se retirer de la CEI, parce que juridiquement, elle n’y est jamais entrée. Même si Kiev a participé avec Moscou et Minsk a la fondation de la CEI en 1991, en plus de 20 ans, il n’a toujours pas ratifié son statut. Cela signifie que l’Ukraine n’est pas devenue membre à part entière de la communauté. On se demande, donc, de quel retrait il s’agit.

Après tout, l’Ukraine n’a pas plus de réponse à cette question. Ces dernières 24 heures, l’information sur la rupture de la coopération avec la CEI a été à plusieurs reprises confirmée et démentie.

En revanche, les nouvelles autorités à Kiev ont profité de ce moment pour afficher leur essence pro-occidentale et spéculer sur le thème du vecteur européen de développement. Il est vrai qu’en faisant des avances à l’UE, l’Ukraine risque de conduire son économie, déjà dans un état désastreux, à un effondrement.

La rupture des liens de Kiev avec la Russie et d’autres pays de la Communauté se chiffrera à des dizaines de milliards de pertes. Les accords économiques conclus dans le cadre de la CEI se comptent par centaines. Si l’Ukraine renonce à la coopération, tous perdront leur validité. Et avec eux disparaîtront toutes les facilités et préférences en vigueur dans la zone de libre échange de la CEI. Des droits de douane seront introduits, et les marchandises ukrainiennes feront objet d’exigences de plus en plus sévères envers leur qualité. Et cela aura comme conséquence une baisse de compétitivité, une récession de la production et une aggravation des problèmes sociaux.

Peut-être que Kiev compte sur Bruxelles pour compenser une partie de ses pertes. Mais compter sur cela serait naïf. Le pronostic le plus probable est que l’économie ukrainienne sera étouffée dans les étreintes de la bureaucratie européenne, qui va multiplier les critères écologiques, les standards et les règlements. La seule chose que l’Ukraine peut espérer, ce sont de nouveaux crédits. Mais on sait que tout a un prix. Pour l’aide financière internationale, Kiev devra payer le prix fort. Par exemple, sous forme de la dévaluation de la grivna ou de la suppression des allocations sociales pour la population.

On retiendra que dans la course aux standards européens, Kiev risque de se retrouver avec une économie ruinée et à la périphérie extrême de l’Europe. N

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