L’homophobie - un frein au développement économique de l'Inde selon la Banque Mondiale

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Le nouveau rapport de la Banque Mondiale affirme que la discrimination des minorités sexuelles en Inde provoque des pertes économiques de plusieurs milliards de dollars.

Etant donné que les conclusions des auteurs de la recherche sont assez prévisibles, la publication d’un tel rapport peut signifier qu’une seule chose : le lobby gay entame une nouvelle offensive contre les valeurs traditionnelles que l’Inde défend depuis les dernières élections.

Selon le quotidien The Wall Street Journal, la discrimination des gays et des lesbiennes aurait coûté à l’Inde 112 milliards de roupies (soit 1,9 milliard de dollars) en 2012, soit entre 0,1% et 1,7% de son PIB. Un autre effet négatif de la discrimination, c’est l’augmentation du nombre de cas de dépression et de suicide parmi les homosexuels.

« Nous aurions pu évidemment étudier en détail la méthode et les conséquences que tire du rapport l’auteur, la professeure de l’économie à l’Université de Massachusetts à Amherst Lee Badgett », explique Boris Volkhonski, expert de l'Institut russe d'études stratégiques. « Surtout que WSJ a publié une interview détaillée avec elle. Ce décalage dans les estimations « entre 1,9 milliard et 30,8 milliards de dollars » parle de lui-même : les conclusions de Badgett se basent sur un nombre trop important d’hypothèses et de données conventionnées. Ainsi, elle prend comme référence le décalage du niveau des revenus des minorités sexuelles par rapport aux hétérosexuels en Europe et en Afrique du Nord. Et cela amplifie la différence dans les pertes pour l’économie indienne compte tenu du décalage des revenus en Inde et dans les pays occidentaux. »

Enfin, compte tenu du taux de chômage en Inde et l’excès de la main d’œuvre sur le marché du travail, il est difficile de faire des conclusions concernant l’impact négatif sur l’économie en général. Si un employé homosexuel est licencié, il sera remplacé par une dizaine de personnes qui peuvent être hétérosexuelles.

Mais il n'y a pas que les chiffres et la volonté de Lee Badgett, célèbre pour son soutien de minorités sexuelles, de défendre leurs droits.

« Lors des élections qui ont eu lieu au printemps de cette année, l'Inde s’est prononcée sans équivoque en faveur d’une force politique qui défend la préservation des valeurs traditionnelles, et les minorités sexuelles n’en font pas partie. D’ailleurs, la position des autorités par rapport à l’homosexualité était déjà très claire auparavant. En décembre de l'année dernière, la Cour suprême de l'Inde a rétabli dans son code pénal une peine pour les relations homosexuelles. Et malgré l’opposition des membres des courants libéraux à cette décision, personne n’a osé la remettre en question. Car la société a toujours soutenu cette position et continue à la soutenir. »

Ces événements ont fortement préoccupé le lobby gay dans le monde. Les médias occidentaux ont développé une campagne massive critiquant cette décision de la Cour suprême de l’Inde en décembre dernier.

« Et voilà que la Banque Mondiale se met à défendre les droits des gays et des lesbiennes », analyse Boris Volkhonski. « Et il n’y a aucun doute qu’en demandant à Lee Badgett, une célèbre activiste en matière de la défense des droits des homosexuels, de faire ce rapport, les responsables de l’organisation savaient d’avance quelles conclusions elle pourrait en tirer. C’est évident que ce rapport de la Banque Mondiale – ce n’est pas une étude impartiale des problèmes socio-économiques. C’est un instrument d’influence politique sur l’Inde. Et il a pour objectif de montrer, si l’Inde poursuit ce cursus politique, que les pays occidentaux ont des moyens d’y faire face.»

Les événements en Syrie et en Ukraine ont montré quels sont les moyens que peuvent mettre en œuvre les pays occidentaux, pour n'en nommer que quelques-uns. Il reste à espérer que le nouveau gouvernement de l'Inde restera fidèle à ses promesses électorales et continuera à défendre les valeurs traditionnelles, peu importe la pression qui est exercée sur lui de l’extérieur./E

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