Au festival Edimbourg, des spectacles russes consacrés au centenaire de la Grande Guerre

© © Capture d'écran : www.eif.co.ukAu festival Edimbourg, des spectacles russes consacrés au centenaire de la Grande Guerre
Au festival Edimbourg, des spectacles russes consacrés au centenaire de la Grande Guerre - Sputnik Afrique
S'abonner
Deux spectacles représentent la Russie à ce plus important forum mondial des arts. Il s’agit du Festival international d'Édimbourg, qui se déroule en Ecosse jusqu’à la fin août, cette année à l’occasion du commencement, il y a 100 ans, de la Première guerre mondiale.

Le public a déjà vu le premier spectacle, qui ouvrait en fait le festival, du 9 au 11 août. Il a pour titre « La Guerre » du metteur en scène Vladimir Pankov. Il est connu pour ses mises en scène synthétisant jeu dramatique, chant, danse et beaucoup de musique instrumentale. Le sujet du spectacle « La Guerre » est le suivant : d’abord, un café à Paris en 1913. Les personnages principaux - artistes et poètes – parlent de la guerre, de ce qu’elle est - un mal universel ou une épuration du monde. Leur rencontre suivante a lieu dans un hôpital, à la fin de la Première guerre mondiale. La représentation s’inspire du roman de Richard Aldington « Mort d’un héros », ainsi que des « Notes d’un cavalier » de Nikolaï Goumiliov, ainsi que des textes de l’Iliade d’Homère. Lisons ce qu’en dit Vladimir Pankov lui-même :

« Comment cela s’entrecoupe-t-il l’un avec l’autre ? Comment d’Homère et d’Aldington, nous en venons à notre temps ? Il s’avère que depuis l’époque d’Homère à nos jours, rien n’a changé – cette pensée rend malade. Dans le spectacle nous ne touchons pas à la politique, cela ne m’intéresse pas. Nous focalisons l’attention sur les destinées des personnes mutilées, réfléchissez bien à ce terme – mutilées – par la guerre. Notre personnage principal George part à la guerre, sa femme lui fait ses adieux. Comment court-elle parmi ces manteaux de militaires, comment crie-t-elle ! Elle comprend qu’elle ne reverra jamais son mari. C’est de cela qu’on veut parler. »

Si « La Guerre » de M. Pankov a pour ainsi dire ouvert le festival, la deuxième représentation théâtrale va en fait le clore dans les derniers jours d’août. Il est question de l’opéra d’Hector Berlioz « Les Troyens », mis en scène au Théâtre Marie. C’est une équipe internationale, principalement française, avec à sa tête le scénographe d’origine grecque Yannis Kokkos qui a monté ce spectacle sur la guerre de Troie avec la troupe de Saint-Pétersbourg. L’intrigue de l’opéra, qui contredit l’original – Enéide de Virgile – est que les femmes de Troie se suicident collectivement pour ne pas être prises par les assaillants grecs. Et Yannis Kokkos met en relief que dans le spectacle « il est question de la résistance civile à une agression armée » et qu’un sentiment de peur face à la guerre y est indispensable. Après la première à Saint-Pétersbourg, beaucoup ont entrevu dans « Les Troyens » ce qui se passait dans l’Est de l’Ukraine. Voici ce qu’a dit à ce propos le directeur du Théâtre Marie Valéry Guerguiev :

« Nous avons fait juste ce que nous devions sur fond de conversations concernant des querelles politiques dans le monde, de situation de conflit et de franche incompréhension de ce qui se passe en réalité dans ce pays martyr. Nous devons tout simplement nous occuper de ce que nous savons faire. »

Outre des spectacles, le programme du festival d’Edimbourg inclut aussi des concerts. Plus de 160 représentations. Le festival engage 2400 artistes de 43 pays. Et chacun fait à sa façon écho au centième anniversaire du commencement de la Première guerre mondiale. L’histoire de l’apparition du festival d’Edimbourg a en partie elle-même un rapport à la guerre. Il a été fondé en 1947 en Europe, dans un effort d’après-guerre de « proposer une plateforme pour l'épanouissement de l'esprit humain ». /N

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала