Aide sovietique au Pays des pyramides

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Au milieu du XXe siècle, le Proche-Orient a pris une place centrale dans la politique extérieure de l’Union Soviétique. Les pays arabes recevaient une aide diplomatique, militaire et économique sous toutes ses formes. Les relations entre l’URSS et l’Égypte ont connu un véritable essor dans les années 1960-1970.

Malgré la critique de la part des États-Unis, d’Israël et de l’Europe, l’Union Soviétique a aidé à créer et équiper l’armée égyptienne en soutenant en même temps la paix dans la région.

La crise de Suez a joué un rôle crucial dans le développement des relations soviéto-égyptiennes. La coalition franco-israélo-britannique a attaqué l’Égypte en 1956. Le pays ne pouvait pas faire face tout seul à la triple agression. L’intervention de l’Union Soviétique qui avait demandé aux chefs de gouvernement de Grande Bretagne, de France et d’Israël d’arrêter l’agression, a sauvé la situation et les troupes anglo-françaises ont quitté l’Égypte suivies bientôt les troupes israéliennes.

Les pressions exercées par l’Union Soviétique étaient cependant plus militaires que diplomatiques. Moscou a conclu avec le Caire un accord de livraison d'armements pour l’armée égyptienne. L’Égypte a reçu des blindés, des avions et des pièces d’artillerie soviétiques et ses militaires étaient entraînés par des instructeurs venus d’URSS. L’Union Soviétique a joué un rôle primordial dans la mise en place des forces armées égyptiennes, estime Victor Nadeïne-Raevski, directeur de recherche à l’Institut d’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie russe des sciences :

« En plus de livrer des armements, l’Union Soviétique assurait l’entraînement d’officiers et de soldats égyptiens. De nombreux militaires égyptiens suivaient leur formation dans des écoles militaires soviétiques. Et comme c’était à peine dix ans après la Seconde guerre mondiale, les professeurs étaient des anciens combattants qui enseignaient à leurs élèves la conduite des opérations militaires et la coordination sur le plan tactique. Les forces armées égyptiennes qui étaient pratiquement inexistantes sont sorties du néant. »

Le développement de la coopération militaire est devenu un volet important de la politique extérieure égyptienne. Des unités régulières soviétiques ont été envoyées en Égypte à la demande du leader national Hamal Abdel Nasser pour repousser les raids de l’aviation israélienne après l’attaque foudroyante lancée par Israël lors de la guerre de six jours. Les patrouilles des pilotes soviétiques ont obligé l’aviation israélienne à limiter le nombre de raids. Le contingent soviétique en Égypte était supérieur à 20 000 militaires vers 1972.

De plus, la coopération militaire entre Moscou et le Caire, se doublait des liens économiques solides. Cela faisait à l’époque partie de la politique globale de Moscou au Proche-Orient, estime Viatcheslav Matouzov, président de l’Association d’amitié et des relations d’affaires avec les pays arabes :

« L’Union Soviétique considérait les agissements des européens et d’Israël comme un instrument de la politique globale des États-Unis. Je pense par conséquent que notre décision de renforcer le potentiel à la fois militaire et économique de l’Égypte (construction du barrage d’Assouan, de l’usine métallurgique de Helouan et aide à la consolidation du canal de Suez en qualité de plaque tournante entre l’Asie et l’Europe) visait à renforcer l’indépendance de l’Égypte. C’était un projet géopolitique global. »

De son côté, l’Union Soviétique tirait également parti de la coopération militaire et technique avec les États arabes. Elle s’est fait des alliés au Proche-Orient et son rôle politique dans le monde en devenait plus important.

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