Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie, estime que les pays européens réintroduiront la peine de mort si des attentats terroristes de la même envergure que ceux qui ont eu lieu en Turquie se produisent sur leur territoire.
"Si des attentats terroristes de la même envergure que ceux qui se sont produits dans notre pays ont lieu en Europe, ils réintroduiront la peine de mort tout de suite et imposeront l'état d'urgence," a déclaré Erdogan au cours de la réunion de l'Association des avocats de la Turquie. Le président turc a ainsi réagi aux critiques de plusieurs pays étrangers et organisations internationales qui ont mis en garde la Turquie contre la réintroduction de la peine de mort.
Après une tentative de coup d'Etat militaire entreprise en Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le premier ministre Binali Yildirim ont déclaré que l'adoption d'une loi sur la peine capitale pour les participants au coup d'Etat était possible.
Erdogan a également déclaré qu'il soutenait la réintroduction de la peine capitale dans le pays et s'est dit prêt à signer une loi ad hoc si elle était adoptée par le parlement.
Suite à la tentative ratée de coup d'Etat, les suspensions et les licenciements sont devenus massifs en Turquie, surtout parmi les juges, les militaires et les fonctionnaires. Selon les dernières informations, suite aux affrontements, dont Istanbul et Ankara ont été les centres, 246 citoyens turcs ont été tués, sans compter les mutins, et plus de 2.000 autres ont été blessés. Le rétablissement de la peine capitale sonnerait le glas des négociations sur une adhésion de la Turquie au bloc européen tout en aggravant l'inquiétude à l'étranger sur le non-respect de l'Etat de droit.
La dernière exécution capitale en Turquie remonte à 1984. En 2004, la peine de mort a été abolie après l'introduction d'un amendement à la constitution turque.