Arrestation du rédacteur en chef de Sputnik en Lettonie: une «tentative d’intimidation»

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Philippe Leruth, président de la Fédération internationale des journalistes, a condamné l’arrestation du rédacteur en chef de Sputnik en Lettonie. Il considère cette dernière comme une «tentative d’intimidation contre un journaliste».

Nouvelle violation du droit de la presse en Lettonie? Valentins Rozhentsovs, rédacteur en chef de la version locale de Sputnik, affirme avoir été détenu dans la nuit du 4 au 5 juillet 2018 durant un peu moins de 12 heures par la police à Riga. Ce dernier venait d'atterrir en provenance de Moscou. Un incident qui a fait réagir le président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Philippe Leruth. Joint par Sputnik, ce dernier a exprimé son inquiétude:

© SputnikValentins Rozhentsovs, rédacteur en chef de Sputnik en Lettonie
Valentins Rozhentsovs, rédacteur en chef de Sputnik en Lettonie - Sputnik Afrique
Valentins Rozhentsovs, rédacteur en chef de Sputnik en Lettonie

«Même si les journalistes ne sont pas au-dessus des lois, la détention d'un ou d'une journaliste soulève toujours la question de savoir si elle représente ou non une violation de la liberté de la presse. Dans le cas d'espèce, ce qui interpelle, c'est le fait qu'aucun procès-verbal n'a été dressé et que les seules questions qui ont été posées au journaliste portaient sur son activité de journaliste de Sputnik en Lettonie, et sur l'activité de son média dans le pays. Et même si, en Lettonie, une détention de moins de 12 heures n'est pas considérée comme une arrestation, nous ne pouvons voir en cet incident qu'une manière d'intimider un journaliste, et par voie de conséquence, comme une atteinte à la liberté de la presse.»

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Le rédacteur en chef de Sputnik Lettonie arrêté à Riga à son atterrissage
«Je suis évidemment contre toutes attaques contre la liberté de la presse. Cela peut sembler être une phrase bateau mais il faut le répéter. En ce moment, on ne nous parle que de fake news. Moi, je pense qu'il est tout aussi important que l'on veille à ce que les journalistes puissent exercer leur métier en toute liberté. Que ce soit en France, en Russie ou ailleurs», a de son côté déclaré André Bercoff, célèbre journaliste franco-libanais.

Dominique Jamet, ancien journaliste, ex-numéro 2 de Debout la France (DLF) et cofondateur de l'Unité nationale citoyenne voit une dimension éminemment politique dans cette affaire qu'il considère également comme un «acte d'intimidation»:

«Cet incident s'inscrit dans une politique que je qualifie de regrettable et même de condamnable. Si les pays baltes ont eu par le passé à souffrir de l'URSS, le fait de garder et même d'aggraver cette défiance envers la Russie c'est ne rien comprendre aux rapports qui devraient exister entre ce pays et l'Europe. Tout cela n'a pour but que d'alourdir le climat détestable qui règne entre l'Union européenne et la Russie et c'est comme cela qu'il faut interpréter cette affaire.»

Dans la nuit du 4 au 5 juillet 2018, Valentins Rozhentsovs affirme avoir été appréhendé après sa descente d'avion:

«J'ai été arrêté par la police à Riga afin d'être mis en détention pour une conversation comme ils l'ont qualifié. Ils n'ont rédigé aucun rapport. Les forces de l'ordre étaient intéressées par la nature de mon travail en tant que rédacteur en chef de Sputnik en Lettonie ainsi que par l'activité du média dans le pays. J'ai passé la totalité de la nuit dans les bureaux de la police avant d'être libéré le matin suivant, un peu moins de 12 heures plus tard. Ce qui n'est pas considéré formellement comme une détention en Lettonie.»

Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que tout ceci faisait partie de la politique lettone de lutte contre les médias russes présents dans le pays. Il faut dire que Riga a démontré à plusieurs reprises son hostilité envers la Russie et sa presse. Précédemment, le Conseil national letton pour les médias électroniques s'était prononcé contre l'utilisation des contenus de Sputnik par les médias financés par l'État car «dépenser l'argent des contribuables lettons pour renforcer Sputnik et populariser sa marque n'est pas dans l'intérêt de la société lettone».

Le 21 octobre 2016, c'était Ella Taranova, productrice en chef de l'agence d'information internationale russe Rossiya Segodnya, qui était arrêtée à la frontière lettonne avant d'être expulsée. Cette dernière se rendait en toute légalité à une conférence traitant des relations entre l'Europe et la Russie. Elle avait alors indiqué à RIA Novosti qu'elle semblait être «sur une liste de personnes indésirables des services de sécurité».

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