La chaîne française France 2 a diffusé jeudi soir le reportage «Gaza, une jeunesse estropiée» sur les blessés dans l'enclave palestinienne. Le reportage avait été réalisé par les journalistes Yvan Martinet, Olivier Gardette et Mélanie Laporte à la frontière palestinienne avec Israël, et ils avaient à cette occasion rencontré de jeunes gazaouis, mineurs pour la plupart, amputés à la suite de tirs israéliens lors de la Marche du retour.
La bande-annonce de ce sujet, diffusée sur les réseaux sociaux, avait suscité la fureur de l'ambassadrice d'Israël en France, Aliza Bin Noun, car il présentait «un point de vue déséquilibré» et mettait Israël en avant «d'une manière très négative».
Dans un courrier adressé le 10 octobre à la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte, l'ambassadrice réclamait l'annulation de la diffusion du reportage, décrit comme «susceptible d'inciter à la haine à l'encontre d'Israël» et pouvant ainsi «avoir des répercussions directes, notamment physiques, sur les Français de confession juive».
Très déçue que notre demande à @France2tv de reconsidérer la diffusion du reportage “Gaza, une jeunesse blessée” à charge contre Israël n’ait été entendue, de même que notre volonté d’y réagir pour rétablir un semblant de vérité et de mesure. pic.twitter.com/MVmuwlE9Ux
— Aliza Bin Noun (@AlizaBinNoun) 11 octobre 2018
La diplomate mettait également en cause un «amalgame fréquent entre Juifs et Israël et faisant que la critique d'Israël conduit bien souvent à une alimentation de l'antisémitisme».
Des milliers d'habitants de l'enclave palestinienne se rassemblent tous les vendredis depuis mars près de la frontière séparant Israël et les territoires palestiniens, dans le cadre de la Grande marche du retour. Ils protestent contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par l'État hébreu. Selon l'agence AP, environ 150 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués depuis le début des actions de protestation.