Bien qu’il ait réussi à s’attirer la sympathie des autres dirigeants du continent, Emmanuel Macron a commis deux «erreurs capitales» sur la scène européenne, qui l’ont poussé vers l’isolement, estime Jurek Kuczkiewicz, journaliste belgo-polonais spécialisé sur l’Union européenne, dans une analyse pour Le Figaro.
«Surestimant probablement le leadership dont la diplomatie française s’est traditionnellement vue investie par les États du Sud, Macron n’a pas vu que les nordiques ne sont pas les suiveurs inconditionnels de l’Allemagne - ne parlons pas des pays d’Europe centrale», constate l’auteur.
L’opposition à un report long du Brexit, le rejet par les 28 du projet macronien d’approfondissement de la zone euro et le vote français contre le mandat accordé à la Commission européenne pour négocier un accord limité de libre-échange avec les États-Unis ont contribué à ce que la France se retrouve «dans un splendide isolement».
La crise des Gilets jaunes a également terni l’image de Macron aux yeux des leaders européens: «on hésite à négocier avec un leader affaibli», indique l’analyste. De son avis, en s’isolant «sciemment» lors du dernier sommet sur le Brexit, le numéro un français «s’est condamné au rôle peu enviable de spectaculaire perdant».