«On s'attaque à l'institution policière»: un agent porte plainte pour racisme à Strasbourg

© AFP 2023 GEOFFROY VAN DER HASSELTPolice nationale
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Dénonçant des insultes racistes, des discriminations et du harcèlement moral de la part de ses collègues, un policier de 37 ans va porter plainte contre son institution à Strasbourg. Son avocate cherche à obtenir «une indemnité pour toutes les souffrances endurées et un passage de grade».

Haykal Rezgui Raouaji, policier motard de 37 ans, va déposer plainte contre la police nationale pour «racisme, discrimination et harcèlement moral», rapporte France Bleu.

Décoré en 2016 par Bernard Cazeneuve pour le sauvetage de deux enfants d'un incendie, il avait été réaffecté à Strasbourg en septembre 2018 après être passé par Nice, Nîmes, Vannes, l'Île-de-France.

​«Lors de la semaine de présentation, j'entends: "Rezgui Raouaji, un nom bien français de chez nous". C'était toujours des petites blagues, quand j'arrivais ils parlaient alsacien, on vous fait sentir que vous n'êtes pas du groupe», explique-t-il dans l'émission «Là-bas si j'y suis».

Victime de moqueries sur ses origines, il a fait de la dépression pendant neuf mois en 2019.

«J'étais au fond du trou, j'ai perdu pas loin de 15 kilos et personne ne m'a appelé, personne ne m'a soutenu...», confie-t-il.

«Là je suis tombé quasiment en pleurs»

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En octobre dernier il a alors déposé, auprès de l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) de la région, un rapport qui a été classé sans suite en mars 2020 car «il n'y avait pas assez d'éléments pour prouver le racisme». «Là je suis tombé quasiment en pleurs», ajoute le policier.

Un responsable syndical lui a recommandé d’évoquer une «mauvaise intégration» au lieu du racisme pour voir approuver sa mutation à Toulouse, sa ville natale. «C'est faux, je me sens très bien en Alsace, c'est juste ce service», lâche-t-il au micro de la radio.

«Ça arrive très rarement»

«On s'attaque à l'institution policière, ça arrive très rarement, moi je le ressens déjà, la manière dont je suis accueillie au commissariat central, elle est désagréable», explique l’avocate du policier qui estime que le combat s’annonce long.

Pour défendre son client, elle s'appuie sur des «captures de messages, qui ne laissent place à aucune ambiguïté» ainsi que sur des témoignages de certains collègues. Elle demande «une indemnité pour toutes les souffrances endurées et un passage de grade», indique France Bleu.

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