Jérôme Salomon a annoncé «étudier la mise en place d'autotests» de dépistage du virus SARS-CoV-2 avec l’intention de les commercialiser en pharmacie et en supermarché. «Le principe de l'autotest, c'est justement qu'on puisse l'avoir en famille. Ce sera en supermarché ou en officine», a-t-il justifié.
Problème du contrôle des résultats
Même si Jean-Paul Hamon, le président d’honneur de la Fédération des médecins de France, admet de ne pas avoir «d’information centralisée au niveau de la Fédération», il affiche au micro de Sputnik un scepticisme prudent quant à cette stratégie de dépistage.
«Comme on ne connaît pas le taux de fiabilité et que l’on ne connaît pas non plus les gens qui vont s’autodéclarer, on pourrait avoir des résultats un peu fantaisistes», redoute Jean-Paul Hamon.
«C’est plutôt étrange de ne pas y avoir pensé plus tôt. Actuellement, il y a une chose bizarre: les gens qui se déclarent comme “cas contact” peuvent avoir un arrêt de travail sans aucun contrôle de l’Assurance maladie. On voit très bien ce que cela peut donner comme excès si des gens se font un autotest et se déclarent tout seuls», prévient le praticien.
Actuellement, on peut se faire tester gratuitement, sur présentation de sa carte Vitale, en pharmacie, dans les laboratoires ou chez un médecin. Les autotests pourraient être également pris en charge à 100% par la Sécurité sociale si l'avis de la Haute Autorité de santé est positif. Dans le cas contraire, ils devraient coûter moins de dix euros. En Allemagne, par exemple, l’unité coûte quelque cinq euros. La mise en place de ce type de test s’inscrit dans la stratégie gouvernementale de dépistage massif, la France étant l’un des pays qui testent le plus dans l’UE. Mais, pour l’instant, on peut encore se demander si l’autotest ne créera pas plus de problèmes qu’il n’en résoudra.