Violences urbaines de 2014 sur la Palestine: de quels scénarios Darmanin et Hidalgo ont-ils peur? - vidéos

© AFP 2023 PIERRE ANDRIEUÉmeutes à Sarcelles, le 20 juillet 2014
Émeutes à Sarcelles, le 20 juillet 2014 - Sputnik Afrique, 1920, 14.05.2021
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Anne Hidalgo a qualifié de «sage» la décision de Gérald Darmanin d’interdire les rassemblements pro-palestiniens ce week-end à Paris, estimant que «la situation [avait été] de très très grande tension» lors des manifestations pour la même cause en 2014. Retour sur les événements de l’époque qui ont viré à l’explosion de violences.

L’interdiction de la manifestation en soutien de la Palestine à la demande du ministre de l’Intérieur ce week-end à Paris a scandalisé de nombreuses personnalités politiques de gauche. «De graves troubles à l’ordre public furent constatés en 2014. Consigne a été donnée aux préfets d’être particulièrement vigilants et fermes», a martelé Gérald Darmanin.

La maire de Paris a toutefois montré qu’elle était sur la même longueur d’onde que M.Darmanin, le jugeant «sage». «Nous avons connu en 2014 une manifestation extrêmement violente, très difficile. La situation est de très très grande tension. Et je pense que cette décision est une décision sage», a-t-elle affirmé sur radio J.

Dans la bande de Gaza bouillonne un regain de violences qui n'avait pas été observé depuis 2014. Un retour dans le passé s’impose.

Guerre de Gaza de 2014

Comme les événements que nous observons aujourd’hui, la guerre de Gaza de 2014 se caractérise par des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël et par des raids et frappes aériennes suivis d'une offensive terrestre lancée le 18 juillet 2014.

Le regain du conflit avait été alimenté alors par plusieurs causes, tant économiques que politiques. Et notamment l'enlèvement et le meurtre de trois adolescents israéliens par le Hamas, suivis de l'arrestation en Cisjordanie d'approximativement 400 Palestiniens. En réaction, différents groupes paramilitaires dont le Hamas et le Jihad islamique* ont commencé à attaquer quotidiennement le territoire israélien avec des tirs de roquettes en ciblant plusieurs grandes villes israéliennes. L’État hébreu avait alors lancé l’opération Bordure protectrice dans la bande de Gaza.

Scènes de guérilla urbaine à Paris

Comme dans d’autres régions du monde, plusieurs manifestations avaient été organisées en France pour dénoncer l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en juillet 2014.

Le 13 juillet, une première manifestation de grande ampleur à Paris avait été marquée par des heurts en fin de cortège sur la rue de la Roquette, près de la synagogue Don Isaac Abravanel. Des manifestants pro-palestiniens et des groupes de défense juifs ainsi que les forces de l’ordre s’étaient affrontés dans Paris. Quelques jours après les faits, les uns et les autres s’étaient accusés mutuellement d'avoir allumé la mèche.

Alors que la manifestation du 13 juillet avait fini hors de contrôle, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, avait donné instruction aux préfets de «redoubler de vigilance» et d’«interdire ces manifestations, chaque fois que des risques avérés de troubles à l’ordre public seront signalés».

Toutefois, le 19 juillet, l'interdiction de manifester avait été bravée à Barbès. Le rassemblement avait dégénéré rapidement: insultes antisémites, jets de projectiles, lacrymogènes, saccage du mobilier urbain, résultant en une quarantaine d’interpellations et une quinzaine de policiers blessés.

Les scènes de guérilla urbaine avaient continué le lendemain, le 20 juillet, notamment à Sarcelles. Des manifestants avaient jeté des projectiles contre les forces de l’ordre, incendié des poubelles et des véhicules, allumé des fumigènes et s’étaient livré à des pillages. Un hélicoptère de la police avait été mobilisé, les forces de l’ordre ayant tiré des cartouches de lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de disperser les participants.

Trois jours plus tard, une nouvelle manifestation avait été organisée par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Cette fois autorisé, ce rassemblement s’était passé globalement dans le calme.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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