L'Argentine a été "soumise à un endettement toxique et irresponsable envers le FMI"

© Sputnik . Natalia SeliverstovaLe Fonds monétaire international
Le Fonds monétaire international - Sputnik Afrique, 1920, 22.09.2021
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Le président argentin, Alberto Fernadez, a déploré, mardi devant la 76ème Assemblée Générale de l’ONU, que son pays soit " soumis à un endettement toxique et irresponsable envers le Fonds monétaire international (FMI) ".
Dans un discours enregistré, le chef de l’Etat argentin a plaidé en faveur d’un " accord multilatéral inclusif, capable de traiter pleinement les questions liées à la restructuration des dettes souveraines", afin d’alléger le poids de la dette qui hypothèque le développement des pays en développement.
" Pour que le monde ait une idée de l'ampleur de cette dette (octroyée à l’Argentine), je veux citer un chiffre : les ressources approuvées par le FMI pour l'Argentine au titre de cette dette insoutenable étaient de 57 milliards de dollars, l'équivalent de tout ce que l'organisation a déboursé pendant l'année de la pandémie à 85 pays dans le monde", a précisé le président argentin
Il a insisté qu’"en un an, ils nous ont donné pratiquement la même somme de tout ce qu'ils ont donné, l'année de la pandémie, à 85 pays du monde".
"Aucune rationalité technique, ni logique éthique, ni sensibilité politique ne puissent justifier une telle aberration", a dénoncé le chef de l’Etat argentin, qui a ajouté que "le plus grave est qu'une grande partie de ces ressources fournies à l'Argentine ont été transférées en dehors du pays " suite à une politique d’ouverture " irresponsable ".
C’est pourquoi, a-t-il dit, il est essentiel de sauver les principes de soutenabilité de la dette qui ont été débattus et convenus aux Nations Unies, en 2015.
Dans ce sens, il a défendu " l'idée de promouvoir un accord multilatéral inclusif, capable de traiter pleinement les questions liées à la restructuration des dettes souveraines", ainsi qu'à l'élargissement et la répartition des droits de tirage spéciaux du FMI.
Il a aussi jugé "précieuse" l'extension de l'Initiative de suspension des services de la dette promue par le G-20, estimant qu’il s'agit d'une " mesure provisoire, mais insuffisante, qui n'aborde pas pleinement la question de l'allègement et de la restructuration de la dette ".
Fernandez a estimé que " l'absence d'un cadre multilatéral pour la restructuration de la dette des pays à revenu intermédiaire continue d'être une lacune importante dans la gouvernance financière internationale".
En l’absence d'une " reconfiguration de l'architecture financière mondiale ", le président argentin a prévenu contre " le risque d'une débâcle généralisée des dettes dans les pays en développement".
Il a également dénoncé que "l'Amérique latine et les Caraïbes consacrent 57% de leurs exportations au paiement des services de la dette extérieure", affirmant que son pays "encourage l'extension du nouveau Cadre commun de traitement de la dette du G20, aux pays à revenu intermédiaire présentant des vulnérabilités".
De même, Buenos Aires propose que "la notation du risque de crédit des pays, aujourd'hui entre les mains de quelques agences privées, fasse partie du programme de réforme de l'architecture financière internationale". Ce changement, bien que difficile, n'est pas impossible", a estimé le président Fernandez.
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