L’Élysée critiqué pour ses dépenses énergétiques et son empreinte carbone

CC BY-SA 4.0 / Leurent.t / Vue du palais de l'Élysée depuis ses jardin
Vue du palais de l'Élysée depuis ses jardin - Sputnik Afrique, 1920, 26.11.2021
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Révélées dans une enquête d’ELAN, les dépenses énergétiques de l’Élysée font polémiques au moment où la communauté internationale prône un objectif de zéro émission. Les bâtiments de la présidence, toujours chauffés au fioul, se classent ainsi aux lettres E et F selon les étiquettes énergie et climat.
Juste après la COP26 où plus d’une centaine de pays ont réaffirmé leur engagement à limiter l’empreinte carbone, l’Élysée ne semble pas être exemplaire en la matière compte tenu de ses factures de chauffage. Une somme qui s’ajoute à d’autres dépenses ayant défrayé la chronique dont celles liées à des travaux de rénovation.
L’analyse de la consommation énergétique de plusieurs sites de la présidence de la République a été présentée dans une enquête réalisée avec l’aide de la société ELAN, spécialisée dans l’immobilier et la transition écologique, ainsi que le bureau d’études Maya Construction durable. Elle a été publiée dans le magazine We Demain.
Il s’agit du palais de l’Élysée, 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré, de l’hôtel de Marigny, de trois bureaux sur la rue de l’Élysée et du palais de l’Alma, lesquels abritent des services de la présidence. Soit 32.460 m2 où travaillent 800 personnes.
En 2020, le montant total des factures de chauffage s’élevait à 345.159 euros et les factures d’électricité à 412.881 euros, ce qui correspondait à 2.246.602 kWh et 278.463 litres de fioul. Ce bilan équivaut à la lettre E, selon l’étiquette DPE (diagnostic de performance énergétique).
Quant à l’étiquette climat, la présidence se voit décerner un F en raison d'émissions de 70kg/m2.
Ce manque d’exemplarité, au plus fort des discussions sur les économies d’énergie, a été pointé auprès de Franceinfo par François Siegel, directeur de la publication.
"C'est le palais, c'est le château, c'est le lieu de la République, c'est presque lui qui devrait donner l'exemple. Et quand on sait que dans cette quête de la neutralité carbone, qui est un rêve qui devient chaque jour un peu plus inaccessible, les économies d'énergie, l'efficacité énergétique est un des points essentiels, on s'est dit que ce serait bien de regarder si ce lieu de la République donne l'exemple".
Cependant, ce niveau est "cohérent avec les caractéristiques architecturales et techniques des sites de faible performance classés monuments historiques", a nuancé l’auteur de cette enquête, Gérard Leclerc, auprès du Point.

Chauffage au fioul

L’Élysée se chauffe toujours avec du fioul, un combustible cher et trop polluant. Pour M. Leclerc c’est un choix peu compréhensible. D'après lui, le fioul est utilisé dans 1.500 copropriétés parisiennes, soit moins de 5% des logements produisant 8% des émissions de gaz à effet de serre.
Pour des raisons écologiques, l’État restreindra davantage son utilisation, en interdisant l’installation des chaudières au fioul et au charbon à partir du 1er juillet 2022. Cette décision a été prise lors du Conseil de défense écologique qui s’est tenu le 27 juillet 2020 suite à une proposition de la Convention citoyenne pour le climat.
"Nous obligerons aussi à remplacer les chaudières au fioul ou au charbon qui sont en panne par une chaudière plus vertueuse", indiquait Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée au Logement, citée par LCI.

Autres dépenses

Les travaux de rénovation du palais de l’Élysée avaient été critiqués à l’époque à cause de leur prix. Uniquement pour le salon doré, la présidence avait déboursé environ 930.000 euros, une somme faisant partie d’une enveloppe de cinq millions d’euros pour restaurer ses bâtiments, gérés par l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (Oppic).
Cependant, la Cour des comptes a constaté en juillet 2020 que l’Élysée n’avait pas assez investi dans l’entretien du palais et que les 1,6 million d’euros budgétés n’avaient pas été dépensés entièrement en 2019.
Les magistrats avaient alors mis en valeur la nécessité "de mener à bien les travaux liés à la conservation du patrimoine immobilier, au risque que celui-ci continue de se dégrader et que les coûts de sa restauration soient plus importants que ceux d’une action préventive et curative programmée".
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