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Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

"Le système financier occidental est entièrement construit sur du vent", avertit un économiste

«Le système financier occidental est entièrement construit sur du vent», avertit un économiste
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La crise bancaire menace d'avoir de graves conséquences pour les populations de tous les continents. Renaud Bouchard, économiste français, indique à L’Afrique en Marche que les BRICS offrent une alternative au système qui s'effondre. Dans un monde multipolaire émergent, l'Afrique avec sa croissance économique doit prendre une place importante.
Lundi 1er mai, les autorités américaines ont pris le contrôle de la banque californienne First Republic et en ont revendu la grande majorité à JPMorgan Chase. Il s’agit de la plus grande faillite bancaire depuis la crise financière de 2008, lorsque Washington Mutual a implosé. La faillite de la quatrième banque américaine en deux mois est devenue une nouvelle preuve de la crise financière dans laquelle le monde s'enfonce. Renaud Bouchard, économiste à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris, indique à Radio Sputnik Afrique que "depuis plusieurs décennies, le système américain, financier et économique est en train de buter sur les limites du régime capitaliste et financiarisée. [...] La croissance est devenue clairement faible, les investissements réellement productifs sont un peu médiocres, la productivité chute". Selon l’économiste français, il s’agit de "la fin du grand cycle qui a pris naissance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et qui arrive en achèvement".

M.Bouchard souligne les failles du système financier créé par les États-Unis: "le dollar est adossé sur ce que je qualifierai d’être une économie de prédation. La richesse du dollar c'est la pauvreté de tous ceux qui se sentent obligés, à tort ou à raison, d’utiliser cette monnaie de réserve". Et d’ajouter que "l’expansion de la finance a produit de manière organique des inégalités de plus en plus colossales. La finance enrichit ceux qui sont déjà riches et appauvrit encore plus ceux qui sont déjà pauvres. Et cette progression exponentielle des inégalités met en péril la stabilité politique et sociale du système".

En conséquence, l’Occident a dû choisir "entre l’instabilité sociale, l’instabilité financière et la guerre. Aujourd'hui il y a la guerre par procuration de l'Occident à la Russie, et c'est le mode de résolution du problème qui a été choisi", affirme Renaud Bouchard. "C'est tellement plus facile de gagner de l'argent d'un seul coup en se lançant dans une production militaire. [...] Les réserves de matériel militaire, comme les Stingers par exemple, qui ont été fournies par les États-Unis à l'Ukraine, sont quasiment épuisées dans les arsenaux. Il va falloir reconstituer en fait les stocks. C'est le choix le plus simple: vous relancez toute une industrie ".

Dans le même temps, le conflit en Ukraine et les sanctions par lesquelles les pays occidentaux voulaient affaiblir la Russie ont eu des conséquences défavorables pour le capital financier mondial. "Le fait que la Russie ait été expulsée d'une grande partie des systèmes de paiement occidentaux a accéléré le développement d'alternatives. Et les BRICS sont en train d'attirer par leur coopération d'autres pays", constate l’économiste. D'autant plus que "le système financier occidental est entièrement construit sur du vent. Alors que des nouvelles économies qui se mettent en place avec la Russie et avec la Chine par exemple ont des monnaies qui sont adossées sur l'or".

Dans le nouveau monde multipolaire, les pays africains, dont beaucoup sont intéressés par une adhésion aux BRICS, ont une importance capitale à jouer. Selon la publication du Groupe de la Banque africaine de développement "Performances et perspectives macroéconomiques de l'Afrique", la croissance économique du continent devrait dépasser celle du reste du monde au cours des deux prochaines années. Cinq économies africaines les plus performantes "devraient connaître une croissance de plus de 5,5% en moyenne en 2023-2024 et se retrouver parmi les dix économies les plus dynamiques du monde. Et ces pays, ce sont le Rwanda, la Côte d'Ivoire, le Bénin, La Tanzanie et l'Éthiopie qui est un géant démographique et économique", rappelle Renaud Bouchard.
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