Drones US bloqués par des chasseurs russes en Syrie: Moscou renvoie la balle au Pentagone

Dire que les pilotes russes se comportent de façon non professionnelle dépasse les bornes, estime l’ambassadeur russe à Washington en réaction aux accusations du Pentagone après l’interception de drones américains par des chasseurs russes en Syrie.

L’ambassadeur russe aux États-Unis Anatoli Antonov est monté au créneau après que le Pentagone a reproché aux pilotes russes d’avoir intercepté des drones américains en Syrie de manière dangereuse et non professionnelle.

"Ces attaques régulières et dépassant parfois le cadre de la convenance qui sont relatives aux actions hautement professionnelles des militaires russes en Syrie sont dénuées de bon sens. Elles détournent l’attention du fait que les Américains eux-mêmes enfreignent quotidiennement les règles de sécurité des vols dans le ciel syrien", a-t-il commenté.

L’ambassadeur a souligné qu’à l’opposé des militaires russes, les Américains se trouvaient en Syrie contrairement aux normes du droit international et occupaient "de fait certaines régions du pays sous le prétexte d’accomplir des tâches antiterroristes".

"La politique des États-Unis en Syrie revêt sans aucun doute un caractère destructeur puissant. Elle empêche la stabilisation et le rétablissement de l’intégrité territoriale, mais aussi exerce un impact négatif sur la situation dans le reste du Moyen-Orient", a-t-il indiqué.

L’US Air Force a accusé des pilotes russes d’avoir empêché mercredi une mission de ses drones MQ-9 Reaper dans le nord-est de la Syrie. La manœuvre russe a été décrite comme "dangereuse et non professionnelle". Le ministère russe de la Défense n’a pas commenté l’incident.

Pénétration dans une zone interdite au vol

Le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie a déclaré pour sa part que la partie russe avait recensé 12 violations commises par des drones américains. Cinq ont été enregistrées dans une zone interdite au vol à cause des exercices conjoints de Moscou et de Damas entamés ce même mercredi pour une durée de six jours.

L'interception intervient près de quatre mois après qu'un MQ-9 Reaper de l’armée américaine est tombé en mer Noire après s’être approché de la frontière russe. Alors que Washington a accusé l’aviation russe d’avoir provoqué la perte de l’appareil, Moscou a indiqué qu’avant le crash le drone était "entré en vol incontrôlé avec une perte d’altitude" après "de brusques manœuvres".