Afrique du Sud: "situation inquiétante" face à la flambée des camions de fret incendiés

Le nombre d'attaques contre les camions tranportant des marchandises en Afrique du Sud a dépassé la vingtaine. Bien qu'aucune arrestation n'ait pour le moment eu lieu, le Président Ramaphosa a promis que "le gouvernement ne permettra pas à l'Afrique du Sud de devenir un pays sans loi".

Les incendies de camions de fret qui persistent depuis plusieurs jours dans différentes régions de l’Afrique du Sud représentent un "sabotage de l’économie" par des individus hors la loi, a indiqué le Président Cyril Ramaphopsa.

Selon les autorités sud-africaines, vingt et un camions de transport de marchandises ont été incendiés depuis dimanche par des hommes non identifiés dans les provinces du KwaZulu-Natal, du Limpopo et de Mpumalanga.

Le ministre de la Police, Bheki Cele, a affirmé que les incidents seraient attribués aux tensions persistantes au sein de l'industrie du camionnage, suscitées par le recrutement des chauffeurs étrangers.

"Le gouvernement ne permettra pas à l'Afrique du Sud de devenir un pays sans loi et d'être tenue en otage par un groupe d’individus", a déclaré M. Ramaphosa en marge d’une rencontre organisée mercredi dans la ville de Nigel par le Service national de la jeunesse rurale.

Il a ajouté que la police, soutenue par d'autres agences de sécurité, déploie ses efforts pour retrouver les assaillants qui "veulent détruire les atouts économiques du pays".

M. Cele avait déclaré que la police a identifié 12 personnes à l'origine de la vague d'attaques contre les camions, mais aucune arrestation n'a été effectuée jusqu'à présent.

Probables conséquences pour l'économie sud-africaine

Dans ce contexte, des fédérations de camionneurs sud-africaines ont averti que l’économie du perd des millions de dollars à cause de ces attaques incessantes. "L'industrie du camionnage traverse une situation très difficile. La situation est très inquiétante", a relevé la présidente de l'Association des camionneurs d'Afrique du Sud, Mary Phadi.

Pour sa part, le PDG de la "Road Freight Association", Gavin Kelly, a souligné que "ces attaques entraineront des pertes d'emploi à mesure que les entreprises et les chaines d’approvisionnement se rétrécissent et que le commerce devient compromis".

En 2020, un total de 35 camions, dont 27 dans la province de Gauteng, avaient été vandalisés pour protester contre le recrutement de chauffeurs routiers étrangers par des entreprises de fret locales. Les dommages infligés à l'économie sud-africaine ont été estimés à pas moins de deux milliards de rands (130 millions de dollars).