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Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

Kémi Séba: "L’histoire de notre oppression et soumission ne pouvait pas être éternelle"

Kémi Séba: «L’histoire de notre oppression et soumission ne pouvait pas être éternelle»
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Kémi Séba, chef de l’ONG Urgences panafricanistes, qui participe au Sommet Russie-Afrique, présente à Sputnik Afrique sa stratégie pour faire face aux vestiges de la dépendance coloniale. Il propose notamment aux pays africains de s'appuyer sur leurs propres forces et ressources, et d'abandonner le Franc CFA.
La Russie a annulé des dettes de pays africains pour un montant total de 23 milliards de dollars, a déclaré Vladimir Poutine lors de la session plénière du sommet Russie-Afrique qui se tient à Saint-Petersbourg. Il a ajouté que Moscou allouerait plus de 90 millions de dollars supplémentaires à la demande des pays africains pour leur développement. Auparavant, le président russe avait annoncé son intention de fournir gratuitement à six d’entre eux entre 25.000 et 50.000 tonnes de céréales dans les mois à venir. Kémi Séba, écrivain, chroniqueur politique et président de l’ONG Urgences panafricanistes, qui assiste au sommet, a apprécié la volonté de la Russie de soutenir les pays africains, mais a déclaré que l'Afrique devait avant tout compter sur ses propres forces. D'autant plus qu'elle a toutes les raisons de le faire.
"L’histoire de notre oppression et soumission ne pouvait pas être éternelle. [...] On a toutes les ressources possibles, qu'elles soient humaines ou naturelles ou minières, on a tout. [...] Quelle puissance dans le monde dispose des ressources multiples que nous avons? Il n'y en a pas. Mais le problème est que beaucoup de gens vivent sur le dos de nos ressources et donc n'ont pas intérêt à ce que l'Afrique priorise l'accès à ses propres ressources pour elle-même. Et donc ça, c'est un travail que nous devons effectuer", affirme M.Séba.
Le Franc CFA serait l'un des principaux outils utilisés par l'Occident pour maintenir les pays africains dans la dépendance. Le chef des Urgences panafricanistes est depuis longtemps un opposant constant à cette monnaie adossée à l'euro. "Évidemment que le Franc CFA est un cancer", s’agace-t-il.
Kémi Séba estime qu’"aujourd’hui c’est l'Union européenne plus que jamais, qui en profite, la France en tête. [...] L'euro, la monnaie sur laquelle s'adosse le Franc CFA, c'est quelque chose qui doit cesser. C'est une aberration économique, c'est une aberration politique, c'est une aberration idéologique".
"Il faut déjà qu'on soit dans une démarche d'éloignement vis-à -vis des tentacules du système monétaire colonial. Si on ne s'éloigne pas de cette façon-là, on ne pourra pas avancer", conclut-il.
Retrouvez également dans ce numéro:
Vladimir Poutine, Président russe, sur la façon dont la Russie coopère avec l'Afrique pour contrer les actions illégales de l'Occident:
"Ensemble, nous nous opposons à l'utilisation du climat, des droits de l'homme et du soi-disant agenda du genre à des fins politiques néfastes. Nous n'acceptons pas les pratiques illégales telles que les sanctions unilatérales et les mesures restrictives, en fait punitives, qui nuisent aux pays poursuivant une voie indépendante et créent des problèmes économiques à l'échelle mondiale qui entravent le développement".
Ibrahim Traoré, Président burkinabé de la Transition, sur la nécessité pour l'Afrique de compter sur ses propres forces:
"Au prochain forum, nous ne devrons pas venir ici sans avoir assuré, pour ceux qui ne connaissent pas la guerre, l’autosuffisance alimentaire de nos peuples."
Mansour Elh Amani, Président du Parti nigérien Front Patriotique pour la Justice et le Développement, sur la situation dans la région du Sahel et le sort du Président Mohamed Bazoum, arrêté par les putschistes:
"L'insécurité a pris de l'ampleur depuis 2011, la chute du Guide libyen, Kadhafi, et à partir de ça, les pays d'Afrique subsaharienne souffrent de l'insécurité. À savoir, il faut prendre le Soudan, le Tchad, le Niger, le Burkina, le Mali. Donc tous ces pays sont là en proie à l’insécurité. [...] C'est l'Occident qui est responsable parce que l'usage de l'Otan, au niveau de la Libye, c'était quelque chose qui est illégal".
Sébastien Périmony, membre de l'Institut Schiller en France, expert de l'Afrique et auteur du livre Voir l'Afrique avec les yeux du futur, sur le Franc CFA, les BRICS et la dédollarisation:
"La nouvelle banque de développement des BRICS est aujourd'hui l'outil utilisé par les BRICS et au-delà pour sortir du système dollar. [...] Petit à petit, ils vont diversifier et mettre en place un autre système d'échanges internationaux. C'est l'arme absolue en fait. Et c'est d'ailleurs pour ça que cette banque est attaquée de partout par les Occidentaux, parce que c'est la fin de l'hégémonie du dollar".
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