Le président du Parlement nigérien s’oppose à une éventuelle intervention de la CEDEAO

CC BY-SA 2.0 / Roland / DSC_0293Centre de Niamey, Niger
Centre de Niamey, Niger - Sputnik Afrique, 1920, 02.08.2023
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Les sanctions financières de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Niger après l’arrivée au pouvoir des militaires sont "iniques" et déstabiliseront l’économie, selon le président du Parlement nigérien. De plus, l’usage éventuel de la force pourrait "mettre en péril de multiples vies humaines", souligne-t-il, appelant à un "dialogue inclusif".
Plus d’une semaine après la prise du pouvoir au Niger par les militaires, le chef du Parlement du pays et ancien Premier ministre Seyni Oumarou s’est exprimé sur la situation. Il a critiqué l’ultimatum et les sanctions financières imposés la veille par la CEDEAO et l’UEMOA.
"Je ne peux comprendre que des organisations d'intégration, censées œuvrer à la promotion de la paix, de la stabilité et du bien-être au profit des peuples, en viennent à envisager des mesures aussi apocalyptiques, dont les seules victimes absolument prévisibles ne seraient autres que les populations auxquelles elles prétendent assurer le bonheur", a déclaré Seyni Oumarou dans un communiqué rendu public le 1er août.
Le parlementaire, élu à la tête de l’Assemblée nationale en 2021 et considéré comme l’un des alliés du Président renversé Mohamed Bazoum, retenu par les militaires dès le 26 juillet, a d’ailleurs signé le texte comme "ancien" président du Parlement.
L’arrêt de l’alimentation du pays en électricité ruinerait l’économie, tandis qu’un éventuel usage de la force pourrait "mettre en péril de multiples vies humaines y compris celles du Président Bazoum Mohamed et de sa famille".
De plus, ces sanctions "sont de nature à aggraver la situation de grande insécurité et de grave précarité dans laquelle vivent déjà les populations". Le parlementaire les juge "inédites et iniques", "inacceptables et insupportables".
Seyni Oumarou a appelé à un "dialogue inclusif" et à un "un sursaut patriotique".

Crise au Niger

Le 26 juillet, des militaires se présentant comme les Forces de défense et de sécurité ont annoncé à la télévision nationale avoir renversé Mohamed Bazoum. Le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle, s’est autoproclamé nouveau chef du pays et s'est présenté comme le président du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP). Il a justifié le coup d'État par "la dégradation de la situation sécuritaire" dans le pays.
Réunie le 30 juillet à Abuja, la CEDEAO a demandé le rétablissement, dans un délai d’une semaine, de l’ordre constitutionnel et le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum, élu Président en 2021.
Si ces exigences ne sont pas remplies, l’organisation se réserve le droit de "prendre toutes les mesures nécessaires", qui "peuvent inclure l’usage de la force".
La CEDEAO et l'UEMOA ont également décidé de suspendre toutes les transactions commerciales et financières entre ses États membres et le Niger, et de geler les avoirs des responsables militaires impliqués dans le coup d'État.
En même temps, le Burkina Faso et le Mali se sont solidarisés avec les militaires du Niger, en clamant que toute intervention militaire serait perçue par eux comme une "déclaration de guerre". De plus, la Guinée a apporté son soutien aux militaires nigériens.
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